samedi 15 décembre 2012

"Nonaugazdeschiste-Diois" au Collectif drômois...


COMPTE RENDU de la  REUNION DE COORDINATION DES COLLECTIFS « GAZ DE SCHISTE » DE LA DROME MERCREDI 12 DECEMBRE 2012.
Ordre du jour :
1- Fonctionnement de la coordination départementale-site 26
2- Liaison avec le réseau régional des collectifs.
3- Représentation aux rencontres nationales de collectifs
4- Action de formation.
Collectifs et organisations représentés :
- Val_de_Drôme : Mireille Bertaux, Gérard Gagnier, Yann Louvel
- Roynac – Sud_Drôme :      Alain Volle, Jack Szabo
- Valence-Grand_Valentinois : Nadia Donati, Paule Escoffier, Georges Griot, Jean-Marc Robin,
- Romans-Nord_Drôme : Michel-Philippe Perin-Dureau
- Ecocitoyens-Die-Ecologie-au-quotidien : Claude Veyret
- Frapna-26 : Anne Dez
Excusés :
Michèle Eybalin (CR_RA), Corine Morel-Darleux (CR_RA), Justine Arnaud (Assistante M.Rivasi)
Information sur l'activité  des collectifs :
Val de Drôme : Envoi d'une lettre à la commission locale de l'eau pour lui demander de prendre position sur les risques environnementaux liès à ses attributions : la préservation qualitative et quantitative des eaux naturelles ; préparation en cours d'une soirée -publique- café sur les quais – 1er février- soirée blind test musical (http://zebigblindtest.free.fr/index.php) – avec inclusion d'animations-jeu du collectif  sur le sujet  des GDS.
Prochaine réunion lundi 14 janvier 20H30 à l'arrêt public (angle de la place de l'église)
Valence : Conférence sur les GDS à la MJC de Guilherand-Granges le 25 janvier à 20H.
Romans : Philippe Perin-Dureau informe la coordination du cheminement administratif concernant le permis Pré-Alpes (Diois-Trièves-Vercors) ; la DREAL a formulé un avis négatif sur ce permis ; le préfet doit maintenant donner le sien et transmettre le dossier au ministère ; si le délai de réponse de ce dernier excède deux ans, le permis serait automatiquement retiré (dépôt de ce permis en juin 2012). Recours de Total concernant l'abrogation (octobre 2011) du permis de Montélimar : le Tribunal administratif  de Cergy a mis en demeure le gouvernement de rendre ses conclusions qui tardent ; les associations FNE et No Gazaran ont déposé une « requête en annulation volontaire ».
Roynac : Courriers envoyés aux maires jusqu'au Diois à propos de  la demande Pré-Alpes.
Die : première conférence d'information avec projection du film « Gazland » à St Bonnet en Champsaur, 70 personnes présentes ( photo) ; une soirée spéciale sur les GDS, lors des journées de l'écologie,  permettra d'appeler à la création d'un collectif :
Soirée GDS, le mercredi 30 janvier à 20H30, salle polyvalente de Die.
Intervention de la FRAPNA sur les GDS à Livron le 2 février à 17H
1- Le compte rendu de la précédente coordination est disponible sur le site départemental. Remarque est faite de la non mention dans ce texte de l'activité  locale ou départementale ayant précédé la fondation du collectif départemental et la signature de la charte.
Jack SZABO, gestionnaire du site internet, informe de la situation administrative  et technique : après quelques semaines d’hébergement « gracieux » par Vigilance26-07, achat d’un nom propre au collectif-26 chez OVH  le 28 février 2011, avec un compte « pro » associé (site internet, messagerie, mailing-listes). Licence en cours valable jusqu'en août 2013 – coût 5€/mois payés d’avance, pour 100Go de capacité. Site internet originel basculé de l’environnement Word-Press (gratuit) sur Toweb (payant – licence « professionnelle » offerte par Ghislain Vineis de Livron, qui a construit la version actuelle du site).
Depuis juin 2012, Jack Szabo est seul « en ligne » pour mettre à jour le site et suivre la messagerie.
Site : choisir l'hébergement sur un site public gratuit et/ou utiliser un logiciel de création lui aussi gratuit limiteraient la capacité de stockage d'informations et les fonctionnalités : 10 méga avec Toweb gratuit, ou 100 méga en hébergement gratuit « site-perso » pour un abonné chez Orange. Voir les avantages et inconvénients des deux méthodes en fonction de ce que l’on veut faire du site (aujourd’hui, pas de limite en taille donc pas de choix cornélien entre actualité et historique, pas de pubs parasites, flux RSS disponibles, commentaires des lecteurs possibles, référencement facilité par Google, inscription automatique à la mailing-liste, …). Par contre l’usage d’un logiciel sous licence payante contraint la mise à jour partagée à distance (avec Ghislain, nous partagions un fichier-sauvegarde avec Dropbox, ce qui marchait très bien…). Si l’on veut faire du site un simple portail renvoyant vers les collectifs locaux, sans gestion de l’information au jour le jour, on peut alléger les charges...
Mailing-listes : jusqu'à aujourd'hui trois listes de messagerie sont actives : une liste « admin » des « administrateurs désignés » par le collectif à Crest en juin 2011, une liste « collectif » (organisations ou personnes signataires de la Charte du collectif), une liste «contacts» regroupant toutes les personnes ayant laissé leurs coordonnées lors des différentes manifestations ou par inscription (-désinscription) automatique sur le site (363 adresses au 12-12-2012).
Décisions : Conformément aux décisions de la précédente coordination, la page « Accueil » a été modifiée pour faire apparaître le passage d’un Collectif-26 unique à une coordination de Collectifs-locaux. Les coordonnées des différents collectifs unitaires constitués figurent sur la seconde page « Les Collectifs » .
Ces coordonnées seront complétées, à raison de deux personnes désignées par leur collectif local ; Claude de Die, présent à la réunion de coordination sera ajouté, pour favoriser la constitution d'un collectif local sur le Diois.
La liste mail anciennement « administrateurs » est donc inutile. Elle sera remplacée par une liste « coord_gds26 »  comportant à minima deux adresses par collectif, ainsi que celles des deux Conseillères Régionales, de l'attachée de la Député Européenne, et de la représentante de la FRAPNA Drôme.
La page « contact » sera modifiée, pour renvoyer pour inscription au collectif local de sa zone d'habitation ; pour les zones sans collectifs, à fonder, les contacts seront invités à envoyer un mail au collectif le plus proche pour une aide dans ce sens. Jack enverra un message à la liste « contacts » pour informer les personnes inscrites du nouveau mode de fonctionnement (à renouveler 2 ou 3 fois dans les deux mois à venir)
Une commission site de quatre personnes est constituée : Jack, Nadia, Gérard,... Elle fera des propositions à la coordination sur plusieurs sujets : La présentation des informations pro et anti GDS (page débat? interactive?) ; la création d'une page de présentation de chaque collectif (personnalisation, activités, photos...)...
2- Un réseau Rhones -Alpes des collectifs a été créé en septembre 2011, la première réunion a eu lieu le 16 novembre 2011 (voir CR en annexe) ; un document nommé « schéma d'organisation » précise les objectifs :
« Comme signalé aux élus du Conseil Régional jeudi 8 septembre à Lyon, il ne s’agit pas de créer une coordination structurée des collectifs départementaux de la région Rhône-Alpes mais bien de poser les bases organisationnelles qui faciliteront la mutualisation des outils, informations, compétences,… entre ces différents collectifs. »
Un salarié, embauché par le collectif 07 est subventionné par la Région ; celle-ci étant dégressive, la question du financement se pose.
Décisions :
prochaine rencontre régionale des 15 et 16 décembre sur le plateau d'Hauteville (voir permis du Bugey sur le site) ; Philippe a prévu d'y aller.
Yann et Mireille seront inscrits sur la liste du réseau pour recevoir les informations.
3 – Rencontres nationales des collectifs
Décision :
En attente d'une information sur l'accueil de la prochaine rencontre en Lorraine le deuxième week-end de janvier, la coordination mandate le Collectif de Valence pour la représenter et proposer la constitution d'une commission presse nationale pour répondre rapidement aux campagnes  pro- GDS.
Le compte rendu de la dernière coordination nationale est disponible sur le site :
4- Formation
Le collectif Val de Drôme propose l'organisation d'une demi-journée de formation pour l'organisation sur le département d'un réseau de vigilance-information-alerte-action.
Décision : Alain Volle (Roynac) prend contact avec le collectif 07, pour l'organisation de cette formation le samedi 16 ou 23 mars.
Appel à souscription : pour compléter le financement du film documentaire réalisé sur l'activité nationale des collectifs gaz de schistes.
Compte Rendu par  Gérard GAGNIER (collectif Val de Drôme).

mercredi 12 décembre 2012

La transition existe, je l' ai rencontrée....

En Alsace, un village "en transition" prépare l'après-pétrole

Chaufferie à bois, panneaux solaires, cantine "100% bio" et espaces verts sans pesticides: le village d'Ungersheim (Haut-Rhin), "en transition" vers l'autonomie énergétique et alimentaire, fonctionne au quotidien comme un laboratoire de l'après-pétrole.
Lassé par "l'inertie et les beaux discours" des politiques, le maire de cette commune de 2.000 âmes proche de Mulhouse  multiplie les projets écologiques.
"Un maire peut avoir beaucoup de leviers dans la contribution pratique", relève Jean-Claude Mensch, qui dirige sa commune depuis 1989. "Le fait de passer à la transition, ça évite de trop parler d'écologie".
Sous l'impulsion de ce mineur retraité de 66 ans, fidèle compagnon de route des Verts mais élu sans étiquette, Ungersheim a entamé sa "reconversion" au début des années 2000 en faisant la chasse aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon).
Désormais, l'éclairage public est moins énergivore, la piscine municipale est chauffée par des panneaux solaires et plusieurs bâtiments municipaux sont alimentés par une chaufferie à bois.
Le recours à la biomasse ayant fait ses preuves, la mairie envisage maintenant de relier cette chaudière à un futur lotissement voisin, pour avancer un peu plus vers l'autonomie.
Autre mesure forte, le désherbage des espaces verts, du cimetière ou encore du terrain de foot se fait sans pesticides. "On fait tout à la main!", s'amuse David, un des employés communaux.
En plus des espaces verts, le jeune homme est affecté à une mission bien spéciale: c'est lui qui, tous les midis, assure une partie du ramassage scolaire... en calèche.
En 2008, le conseil municipal s'est offert un cheval, "Richelieu", et du matériel d'attelage, pour quelque 20.000 euros. L'objectif: assurer la desserte du midi pour une vingtaine d'enfants vivant loin du centre-ville, dont les parents sont les plus susceptibles de prendre leur voiture.
"On change de trajet tous les jours pour faire plaisir à tout le monde, les enfants sont ravis", raconte David, tandis que les écoliers viennent caresser Richelieu.
Devenu la coqueluche du voisinage, l'étalon assiste également les employés communaux pour l'élagage et les travaux d'arrosage. Parfois, la commune le prête aussi aux "Jardins du Trèfle Rouge", une exploitation maraîchère "bio" à la sortie du village.
L'autre cheval de bataille d'Ungersheim est en effet d'offrir une "alimentation saine pour tous", via l'agriculture biologique.
Pour y parvenir, la mairie a racheté un terrain de 8 hectares et l'a mis à disposition d'une association employant une trentaine d'ouvriers maraîchers en réinsertion.
Les légumes sortis du Trèfle Rouge atterrissent tout droit dans les assiettes de la cantine, offrant aux enfants une alimentation 100% bio. "Goûter inclus!", précise le maire avec fierté.
Une bonne partie de la population reste cependant circonspecte face à un tel dynamisme. "Leur soutien n'est pas toujours évident, ils sont parfois un peu récalcitrants", admet le président d'une association locale, Serge Heckmann. "Mais si on ne prend pas d'initiatives, personne ne le fera".
Ce volontarisme politique s'est traduit par l'implantation à Ungersheim de la plus grande centrale solaire d'Alsace (40.000 m2), dont la mise en service est prévue le 31 décembre.
Après avoir racheté une friche industrielle de 6 ha, la ville a lancé un appel d'offres pour y attirer un entrepreneur spécialisé dans le photovoltaïque.
Une société basée à Mulhouse va transférer son siège social à Ungersheim, payer un loyer à la ville et vendra au réseau ERDF "une production équivalant à la consommation énergétique de 800 foyers", selon M. Mensch.
Ce maire hyperactif a encore des projets plein la tête. Tandis qu'il réfléchit à la création d'une unité de méthanisation, pour assurer une réelle autonomie énergétique, il tente d'attirer de futurs habitants avec la mise en place d'un éco-hameau constitué de "maisons passives" (qui ne consomment que l'énergie produite localement).
MCD

jeudi 6 décembre 2012

Transition énergétique...trop lentement....



Un défi pour la démocratie
Entretien avec Pierre Radanne, expert en politiques énergétiques, fondateur de la société de conseil "Futur-Facteur-4 "
Le modèle énergétique français est caractérisé par une forte centralisation, liée au poids du nucléaire. Or répondre aux enjeux posés par le dérèglement climatique impose de mettre en place un système décentralisé, impliquant davantage les collectivités, mais aussi les citoyens.
Pourquoi l'énergie est-elle restée une compétence nationale au sein de l'Union européenne ?
En effet, bien que l'environnement relève de plus en plus d'une compétence européenne ou régionale, il n'y a jamais eu, dans les traités, un octroi de compétence à la Commission européenne en matière énergétique. Il s'agit bien d'un domaine de compétence régalien national. En France, accepter de faire de l'énergie une compétence européenne de droit revenait à mettre les choix nucléaires en débat. Or l'Etat n'a jamais accordé de véritable pouvoir sur ce sujet aux collectivités territoriales. L'énergie est un domaine où lui seul décide, par exemple de l'implantation d'un réacteur nucléaire. Cette tradition date de la Libération et de la mise en place en 1945 de monopoles publics, EDF-GDF et Charbonnages de France. Elle a toutefois été renforcée dans les années 1970 avec le nucléaire, une énergie qui ne se développe qu'au sein des pays ayant un pouvoir centralisé. Dans un cadre institutionnel décentralisé, les programmes nucléaires sont en effet aussitôt bloqués par les collectivités locales sous la pression populaire.
Mais, depuis le début des années 1990, la Commission européenne a remis en cause, au nom de la concurrence, les monopoles publics d'Etat. Elle a obtenu la libéralisation du marché de l'électricité et du gaz. Par le droit de la concurrence, elle a donc réussi à remodeler complètement le secteur énergétique européen. Aujourd'hui, le modèle énergétique décentralisé allemand domine en Europe et a été adopté notamment par l'Espagne, l'Italie, la Belgique…
La Commission a par ailleurs une compétence, au titre de l'environnement, sur les questions relatives au climat. C'est l'Europe qui négocie dans le cadre des conférences des Nations unies et non pas chacun des 27 Etats membres. De facto, le paquet climat-énergie, adopté en décembre 2009 par le Conseil européen, fixe ainsi des objectifs d'efficacité énergétique, de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et de parts de marché des énergies renouvelables. Malgré le vide juridique, l'Europe a donc réussi à prendre fortement position sur l'énergie.
Une allégorie explique bien les enjeux actuels : nous sommes en face d'un conflit titanesque entre un monde des pastèques et un monde des myrtilles. Le monde des pastèques, c'est le monde des grandes multinationales, des grandes entreprises, des Etats forts. De l'autre côté, celui des myrtilles est fait de plein de petites choses. Or les économies d'énergie se réalisent forcément en mettant bout à bout une multitude de petites choses. Contrairement à la France, l'Allemagne fonctionne d'une manière très forte par la subsidiarité en mobilisant les acteurs en présence. La question du changement climatique ne peut être résolue autrement.
La moitié des émissions de gaz à effet de serre est en effet issue des ménages privés, par leur choix de chauffage, d'isolation, d'alimentation, bref par leurs comportements. Pour répondre aux objectifs environnementaux, il est donc nécessaire de transformer les habitudes d'un nombre considérable d'acteurs. Une stratégie centralisée ne peut y parvenir.
Et d'ailleurs, quand la France a commencé à faire des plans climat nationaux, sans déclinaisons territoriales, on s'est très vite aperçu que cela ne fonctionnait pas. Car le niveau national était un échelon trop éloigné du terrain pour mettre en oeuvre des actions opérationnelles, suscitant l'adhésion et l'implication des différents acteurs. C'est pourquoi, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, la France a demandé aux collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants de constituer des plans climat-énergie territoriaux. Nous assistons donc à une décentralisation des compétences sur le climat, qui couvrent également les questions énergétiques. Une situation vécue de manière très différente selon les territoires et qui fonctionne mieux dans des régions aux cultures de coopération établies et anciennes, que cela soit entre collectivités ou entre secteurs privé et public, comme dans le Nord-Pas-de-Calais, en Alsace, dans le Grand Ouest. D'autres régions, comme la Lorraine, la Champagne et l'essentiel des régions jouxtant la Méditerranée, accusent en revanche un retard.
Au-delà du cadre institutionnel, cela implique un autre rapport entre consommateurs et producteurs…
La pratique des énergies renouvelables pose, au-delà de la question de la démocratie locale, celle de l'autonomie des territoires et celle du rôle quotidien des citoyens dans la consommation. Les réseaux intelligents vont ainsi bouleverser le rapport de chacun avec l'usage des équipements, en le responsabilisant. Leur fonctionnement décentralisé peut entraîner une révolution à l'image de celle que nous avons connue avec Internet, avec un accès massif à l'information. Par ailleurs, les consommateurs, avec les énergies renouvelables, deviennent aussi producteurs. On le voit, par exemple, avec l'énergie solaire.
Il est d'autant plus nécessaire d'encourager les citoyens à jouer un rôle plus actif dans le système que si nous ne progressons pas vers une plus grande efficacité énergétique, nous allons affronter un problème social insoluble. En France, un ménage sur six est déjà en situation de précarité énergétique. Dans le cadre de notre système national très hiérarchisé, il n'y a pas eu, comme en Allemagne, un réel travail auprès des consommateurs pour les inciter à changer de comportement. Aussi, l'ensemble du système est loin d'être optimal. Nous avons donc besoin d'entrer dans une démocratie de " co-construction ". Dans le cadre d'une planification à l'horizon 2050, nous devons rassembler l'ensemble des collectivités, des acteurs sociaux (syndicats, associations…), des grandes entreprises et des particuliers pour élaborer un projet collectif, ensuite mis en débat. Au sein de l'agglomération de Toulouse, j'ai mené une démarche de co-construction du plan climat-énergie avec 500 participants réunis en ateliers. Une pratique encore rare au sein des collectivités locales. Un des enjeux de l'après-2012 est bien de renforcer les processus de décentralisation.
Car quand tout est décidé très haut, il y a parfois la tentation de régler les problèmes d'une manière autoritaire, sans concertation…
Au nom de l'urgence et de la gravité de la situation, certains ont la tentation d'un despotisme à travers des méthodes coercitives, des réglementations, etc. Or s'il y a bien une leçon à tirer du XXe siècle concernant les questions énergétiques, c'est que les systèmes totalitaires sont les plus gaspilleurs et les plus néfastes pour l'environnement, contrairement aux systèmes démocratiques. Aujourd'hui, face à l'urgence, cette demande de despotisme éclairé est très forte, y compris chez certains écologistes, mais cela ne peut fonctionner.
En conclusion, peut-on revenir sur les enjeux sociaux, également cruciaux dans le cadre de cette transition énergétique ?
Dans le contexte actuel de la crise, le creusement des inégalités sociales rejoint ces questions avec urgence. Le poids de l'énergie dans le budget est en effet inversement proportionnel à la richesse. Plus on est pauvre et plus le poids de l'énergie dans le budget est important, car on a souvent des logements et des véhicules moins économes, quand ce n'est pas simplement un accès plus limité aux centres-ville pour aller travailler.
Comment isoler son logement si on n'a pas de capacité d'emprunt ? Les politiques d'économies d'énergie sont inaccessibles aux personnes qui n'ont pas de capacité d'investissement. Et ces inégalités se creusent précisément au moment où le prix de l'énergie va augmenter, car le programme nucléaire arrive en fin de vie. Quoi qu'on fasse, EDF envisage une hausse de 40 % du prix de l'électricité dans les années qui viennent pour assurer les investissements.
Il est donc urgent d'apporter une réponse aux populations qui n'ont pas de capacité d'investissement. Dans cette optique, la région-Midi-Pyrénées a mis en place un programme de 1 milliard d'euros sur la période 2011-2020 afin de réhabiliter les logements sociaux et de s'occuper de la précarité énergétique.
Le climat est le premier enjeu dans l'histoire de l'humanité qui nécessite une solidarité mondiale. Aussi sommes-nous dans une situation où nous devons faire le choix de subir ou d'agir. La question du climat va restructurer notre système politique de gouvernance. Jusqu'à présent, le sujet de l'énergie, dans un contexte encore très scientiste, a été appréhendé sous un angle exclusivement technique, laissant de côté la question démocratique. Or le coeur du sujet est politique. Car nous allons être obligés dans un même mouvement de trouver les moyens de gérer ensemble la planète et de revaloriser le rôle du citoyen. Pour un système efficace et socialement satisfaisant, nous devons réinvestir la démocratie.
Entretien avec Pierre Radanne, expert en politiques énergétiques, fondateur de la société de conseil Futur Facteur 4
Propos recueillis par Marc Endeweld 

dimanche 2 décembre 2012

Réunion Publique sur la Transition Energétique du notre Territoire par ADTE (suite, Partie 2)...



Dans un ‘power-point’ très pédagogique Mr Philippe Mejean, responsable associatif du Diois (Dryade, les Bonnes Energies, La Carline, etc..) nous raconte « 60 ans de nucléaire sans débat et sans démocratie ». 
60 personnes étaient présentes.
L'histoire de l'énergie nucléaire en France
La France produit environ 75 % de son électricité au moyen de centrales nucléaires. C'est un record absolu. Ce choix remonte aux années 1970 et s'inscrit dans un contexte mondial. ( Photos 1 : Mr Mejean à Droite de la Responsable de Ecologie au Quotidien, Mme Tesson. Photo 2 : un aperçu de la Salle Joseph Reynaud ce 24 novembre 2012) 
(A comparer avec les autres grands pays nucléaires, par exemple : le Japon 29 %, les Etats-Unis 20 % ; la moyenne mondiale est de 13 %).
Les recherches fondamentales
La fission nucléaire, provoquée en bombardant des noyaux d'uranium avec des neutrons, est découverte en 1938 par les Allemands Otto Hahn et Fritz Strassmann.
Dès 1939, la communauté scientifique internationale s'intéresse énormément à cette réaction qui non seulement produit une énergie considérable, mais aussi libère des neutrons, qui à leur tour vont - théoriquement - pouvoir fragmenter un autre noyau : c'est la "réaction en chaîne". Les savants du monde entier vont dès lors rechercher les conditions à réunir pour déclencher, et contrôler, cette réaction en chaîne.
Les enjeux sont en effet considérables : l'énergie énorme libérée par la réaction en chaîne doit pouvoir être utilisée à des fins civiles (si la réaction en chaîne est contrôlée, la chaleur produite peut être convertie en électricité) mais aussi militaires (si la réaction en chaîne est laissée sans contrôle, c'est l'explosion atomique).
En France quatre chercheurs (Frédéric Joliot-Curie, Hans von Halban, Lew Kowarski, Francis Perrin) travaillent sur la fission nucléaire. Ils déposent en 1939 trois brevets portant sur la possibilité de produire de l'énergie grâce à la fission, et de construire une bombe.
L'adjectif "nucléaire" vient du mot "noyau". C'est en effet la "fission" c'est-à-dire l'éclatement du noyau de certains atomes (uranium, par exemple) qui libère une énergie considérable sous forme de chaleur.
Les premières bombes atomiques
Dès le début des années 40, les Américains décident de se doter de la bombe atomique (projet Manhattan). La première réaction en chaîne est amorcée le 2 décembre 1942 dans le réacteur atomique expérimental de Chicago. Le premier tir d'essai de la bombe atomique américaine est réalisé le 16 juillet 1945 (désert du Nouveau-Mexique), et les 6 et 9 août 1945 les villes de Nagasaki et Hiroshima, au Japon, sont rayées de la carte.
Coalition Gaullo-communiste
En France, le Général de Gaule décide lui aussi de doter la France de l'arme nucléaire. Il crée en 1945 le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique). Le premier réacteur nucléaire expérimental, baptise Zoe, entre en fonctionnement en 1948. L’indépendance militaire et  la dissuasion atomique forgeront l’alliance totalitaire entre les gaullistes et les communistes jusqu’à aujourd’hui.  
En 1958, la décision de construire une bombe atomique est annoncée officiellement, et le premier tir d'essai a lieu au Sahara en 1960.
Les premières centrales nucléaires
La première centrale française est celle de Chinon (mise en service en 1963).
La première centrale destinée à produire de l'électricité d'origine nucléaire entre en service en 1954 à Obninsk (U.R.S.S.). Suivent la Grande-Bretagne en 1956 (centrale de Calder Hall), les Etats-Unis en 1958 (centrale de Shippingport), etc.
Le choix français du " tout nucléaire"sans débat démocratique.
Jusque dans les années 60, deux grandes technologies nucléaires coexistent en France : la filière "uranium naturel - graphite -gaz" (c'est le cas de la centrale de Chinon), et la filière "uranium enrichi - eau pressurisée", développée par la compagnie américaine Westinghouse (c'est le cas de la centrale de Chooz dans les Ardennes, mise en service en 1967). En 1968, le général de Gaulle fait le choix de cette seconde filière.
Le président Pompidou, en 1973-1974, décide de produire la majorité de l'électricité française au moyen de centrales nucléaires. Le premier "choc pétrolier" vient en effet de se produire, le cours du pétrole brut passant de 3 à 10 dollars le baril. Il s'agit donc de réduire la dépendance énergétique de la France.
Ce choix est confirmé et amplifié par le président Giscard d'Estaing en 1975. L'objectif est d'atteindre 85 % d'électricité d'origine nucléaire en 1985. En réalité on atteindra 65 % cette année-là, mais la proportion continue à croître jusqu'en 2000 environ où elle se stabilise autour de 75 %.
Actuellement, la France compte 58 réacteurs répartis dans 19 centrales, et une centrale EPR en construction (Flamanville dans la Manche).
La  fermeture de la centrale de Fessenheim  a été promise par le nouveau Gouvernement de François Hollande (2012), mais tarde à entrée dans la pratique. Comme la réduction de 75% à 50% de la part de notre consommation d’électricité nucléaire.  Mais les mesures : isolations, efficacité, économies, alternatives énergétiques tardent à voir le jour.
1789 : Le chimiste prussien Klaproth découvre l'Uranium
1896 : Le physicien français Becquerel découvre  la radioactivité naturelle.
1898 : Découverte par Pierre et Marie Curie  du radium et du polonium.
1901 : Premières tentatives d'utilisation du radium à des fins thérapeutiques par Henri Becquerel et Pierre Curie.
1911 : Découverte du noyau de l'atome par Rutherford.
1934 : Découverte de la radioactivité artificielle par Irène et Frédéric Joliot-Curie.
1942 : Premier réacteur nucléaire mis en route  à Chicago, aux Etats-Unis.
1945 : Deux bombes atomiques sont lancées sur les villes japonaises Hiroshima et Nagasaki.
1957 : Premier accident nucléaire à Windscale, en Grande Bretagne.
1963 : EDF produit ses premiers watts d’électricité d'origine nucléaire. C'est le "tout nucléaire français"
1967 : Mise en service de l'usine de La Hague, en Normandie. Elle assure le traitement des combustibles nucléaires usés en provenance
de réacteurs.
1979 : Accident nucléaire à Three Mile Island, aux États-Unis. Cet accident est classé au niveau 5, le plus haut niveau étant 7, de l'échelle internationale des évènements nucléaires INES
1986 : Accident gravissime de niveau 7 sur l'échelle INES dans la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine.
1997 : Début du premier démantèlement d'une centrale nucléaire française, celle de Brennilis. Cela va durer 20 ans et entraîner 1500 tonnes de déchets.
2004-2007 : Un nouveau réacteur nucléaire EPR va être construit en Basse - Normandie. Beaucoup de citoyens français s'y opposent et souhaitent sortir du nucléaire.
2011 : Accident gravissime de niveau 7 sur l'échelle INES dans la centrale nucléaire de Fukushima au Japon.
Claude Veyret pour MCD


samedi 24 novembre 2012

Die 26150 : Présentation du Nucléaire et sa sortie avant la Chaîne humaine de ce Dimanche ( 1ère Partie)

Sortir des Energies fossiles est possible, en douceur…

Réunion importante ce samedi 25 novembre, puisque quelques 60 personnes avaient répondu à ce rendez-vous préparatoire à la Chaîne Humaine de dimanche 25 novembre. Après l’introduction de Mireille Verdet et Marc Isoard, de l’ Association Dioises de Transition Energétique,  Mr Philippe Méjean présentait le ‘Scénario NégaWatt’ (1) de sortie du Nucléaire et ‘l’Histoire du Nucléaire’ en France depuis 1945 (2).
Un futur énergétique durable selon négaWatt.
Le 24 novembre, l’association Dioise de Transition Energétique du Dioisa demandé à Philippe Méjean de présenter le scénario négaWatt,  scénario énergétique à l’horizon 2050. De quoi démontrer, selon ses défenseurs, la possibilité de sortir du nucléaire d’ici une vingtaine d’années.
Dérèglement climatique, épuisement des gisements de pétrole et de gaz, risque nucléaire… Pour répondre à l’urgence, négaWatt, une association d’ingénieurs, travaille depuis 2001 à l’élaboration d’un scénario énergétique alternatif. Objectif : apporter la preuve qu’il est possible de sortir du nucléaire, tout en respectant l’impératif d’une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre. Révisé en 2006, ce scénario vient d’être refondu. Conclusion des experts : une baisse d’environ 65% de la demande énergétique est possible d’ici à 2050. Comment ? En combinant sobriété énergétique, efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables.
À quoi sert le nucléaire ?
Le nucléaire sert à produire de l’électricité (80% de notre consommation électrique en France provient du nucléaire) mais l’électricité ne couvre que 22% de nos besoins énergétiques. Par ailleurs, seuls 33% de l’uranium consommé par l’industrie nucléaire sert in fine à produire de l’électricité.
« On parle sans cesse de production d’énergie, argumente Philippe Mejean. Mais jamais de la demande. Or, en prenant comme point de départ l’ensemble de la consommation énergétique française, puis en reconstituant à partir d’elle l’ensemble du réseau énergétique, jusqu’aux énergies primaires, on constate qu’il existe un gigantesque gisement dans la maîtrise de l’énergie, ce que nous appelons de manière imagée des ‘’négawatts’’. »
Comment agir ?
Selon l’association, le plus important filon de négawatts se trouve dans le secteur du bâtiment qui engouffre à lui seul 40% de nos besoins énergétiques. Ainsi, en 2050, on pourrait économiser 600 térawattheures (TWh) par rapport à la consommation actuelle, ce qui correspondrait à une baisse de 63% de la consommation. De même, les transports représenteraient un gisement de 400 TWh, soit une diminution de 67% de la consommation dans le secteur. Puis l’industrie, 200 TWh, soit 50% d’économie.
Pour tenir ces objectifs, deux impératifs : une révision complète de nos modes de vie et la mise en œuvre de politiques volontaristes. Ainsi, dans le bâtiment, il s’agira, côté sobriété, de stabiliser le nombre d’habitants par foyer (en baisse depuis cinquante ans selon l’Insee) et de réduire la surface moyenne par habitant. De quoi économiser 3 millions de logements d’ici à 2050. Et pour l’efficacité, de travailler sur l’isolation et l’optimisation des modes de chauffage. De même, l’objectif de réduction de la consommation dans les transports résultera d’une remise en cause de l’étalement urbain et du développement des transports en commun.
Côté énergies primaires, le scénario négaWatt table sur un décollage des énergies renouvelables. En particulier de la biomasse, avec comme première ressource le bois ; mais également du méthane issu, par exemple, des déjections d’élevage ou par synthèse chimique à partir du dioxyde de carbone émis par l’industrie. Sans oublier l’éolien, l’hydroélectrique et le photovoltaïque.
De quoi non seulement sortir du nucléaire en 2033, selon les auteurs de ce scénario. Mais également de réduire à peau de chagrin notre consommation de pétrole et de gaz. Et, ce faisant, mettre la France en cohérence avec l’objectif d’un réchauffement planétaire n’excédant pas 2°C. Soit le seuil critique à ne pas dépasser selon les experts climatiques.
Objectif crédible.
Pour Philippe Mejean, « notre scénario n’est fondé que sur des technologies existantes, nous sommes donc confiants sur ses aspects technologiques ». L’association négaWatt a  un chiffrage financier précis: « Nous estimons qu’en trente ans, il est possible d’économiser 750 milliards d’euros sur notre facture d’énergies fossiles. Sans compter le gisement d’emplois potentiels dans le solaire, l’éolien ou, bien sûr, le bâtiment. » Et d’ajouter : « Ne rien faire n’est pas une solution. » Pour autant, Thierry Salomon concède : « Il existe des incertitudes sur l’inertie du modèle actuel, et le type de gouvernance ou les systèmes de prise de décisions à mettre en place pour parvenir à nos objectifs. »
Le scénario négaWatt.
A la différence des réponses technologiques classiques et souvent binaires (pour ou contre le nucléaire par exemple), le scénario négaWatt propose une approche par la demande plutôt que par l'offre, à travers le concept de services énergétiques.
Il ne peut pas mieux tomber, le nouveau scénario négaWatt. Pour Philippe Mejean, le contexte post-Fukushima est favorable : ''Après cet accident, le tabou de la sortie du nucléaire en France a été levé. Et sur ces entrefaites, l'Allemagne a décidé de sortir totalement du nucléaire. Du coup, l'interrogation sur la faisabilité devient caduque : non seulement le scénario négaWatt 2011 est faisable, mais on a beaucoup plus de marge de manœuvre ''. Et si la sortie du nucléaire était une bonne nouvelle pour la France ? Car à travers le scénario négaWatt, c'est une nouvelle perspective sociétale qui s'exprime. En témoigne l'affluence étonnante qui entoure sa présentation publique à Die  ce 24 novembre 2012. Une rencontre qui dépasse les cercles de spécialistes et d'experts. Le scénario négaWatt, c'est un projet de société.
Remettre la question énergétique dans le bon sens.
Fondée en 2001, l'association négaWatt milite pour ''remettre la question énergétique dans le bon sens en partant des usages et non des ressources : c'est de nous chauffer, de nous éclairer ou de nous déplacer dont nous avons besoin, et non de bois, d'uranium ou de pétrole''. En incarnant l'énergie dans les besoins humains, négaWatt montre que les choix énergétiques ne sont pas que technologiques ou matériels : ils sont porteurs de valeurs.
La trilogie sobriété-efficacité-renouvelables fournit une triple réponse à la question de l'avenir énergétique. Elle présente l'originalité d'être au croisement de l'éthique et de la technologie. La sobriété interroge et les besoins et agit sur les comportements, à travers des mesures simples comme la réduction de la vitesse sur les routes ou le recours au co-voiturage. Elle consiste à privilégier les usages les plus utiles et restreindre les plus extravagants. L'efficacité consiste à agir par les choix techniques afin d'optimiser la quantité d'énergie nécessaire à satisfaire un service énergétique donné. Le recours aux énergies renouvelables, enfin, vise à augmenter la part de services énergétiques alimentés par les énergies les moins polluantes et les plus localisées.
Ingrédients de la transition énergétique.
Il y a d'autant plus urgence à opter pour une transition que les choix énergétiques relèvent du temps long : les infrastructures d'aujourd'hui pèseront longtemps sur les générations futures. Le CO2 libéré par la combustion des énergies fossiles pèsera sur le climat de demain, les déchets nucléaires et le démantèlement des centrales auront des coûts à long terme, et chaque goutte de pétrole consommée aujourd'hui nous rapproche de la pénurie. Le scénario négaWatt s'affirme soucieux de préserver le long terme. Fruit d'un travail collectif de plus d'une quinzaine d'experts, il réactualise le scénario antérieur (2006), qui avait inspiré certaines mesures du Grenelle, et porte sur l'horizon 2050. Il s'agit d'une approche multidimensionnelle, qui ne se résume pas à la lutte contre le changement climatique. Il y est aussi question de contraintes sur l'eau et les matières premières, d'usage des sols et de la biomasse pour l'alimentation et l'énergie.
Le modèle se fonde sur la prise en compte des besoins de services énergétiques dans trois secteurs principaux : la chaleur (chauffage des bâtiments, eau chaude sanitaire, cuisson des aliments, chaleur utilisée dans les process industriels) ; la mobilité (l'ensemble des déplacements des personnes, des matières premières et des biens) ; l'électricité spécifique (éclairage, électroménager, informatique, bureautique et moteurs électriques). Le scénario négaWatt analyse secteur par secteur les gains attendus de l'application d'une démarche de sobriété et d'efficacité. Les économies les plus importantes sont trouvées dans le bâtiment (résidentiel + tertiaire) : avec plus de 600 TWh d'économie en 2050 par rapport à une évolution tendancielle, il connaît une réduction de 63 % par rapport à 2010 (année de référence du scénario nW). Et ce malgré le contexte démographique projeté par l'INSEE et que le scénario nW prend en compte : 72,3 millions d'habitants en France en 2050, soit 7 millions de personnes supplémentaires dont les besoins seront à satisfaire.
2,2 fois moins d'énergie en 2050.
Dans les transports, le scénario nW prévoit une évolution des besoins de mobilité sous l'effet des politiques d'aménagement du territoire et de nouvelles pratiques sociales : généralisation des transports doux et des transports en commun, densification des espaces urbains, revitalisation des campagnes, télétravail, covoiturage, le scénario prévoit un gain d'environ 25% de kilomètres parcourus par personne en une année. Une meilleure efficacité des moteurs permet d'en diminuer la consommation unitaire de 55% d'ici à 2050. Quant au véhicule électrique, sa généralisation poserait d'importants problèmes de réseau électrique et de matières premières, il faut donc le réserver aux trajets courts en milieu urbain.
Dans le secteur industriel, le scénario prévoit une baisse de 10 % à 70 % sur les besoins en matériaux grâce à l'instauration de principes de « réparabilité » ou « recyclabilité » et intègre un gain moyen de 35% pour les moteurs électriques. Les énergies renouvelables dans ce secteur couvriront 30 % des besoins de chaleur basse température d'ici à 2050. L'agroalimentaire ne sera pas en reste et laissera plus de place à la biomasse et moins à la production de viande et d'élevage, dans un souci de rééquilibrage des surfaces disponibles et de souveraineté alimentaire.
Nouvelle gouvernance.
Au final, les Français ne consommeront pas moins, mais mieux, soulignent les promoteurs du scénario négaWatt 2011. Et les gains en énergie seront considérables : 54 % sur la chaleur, 59 % sur la mobilité, et 40% sur l'électricité spécifique. Il faudra donc fournir 2,2 fois moins d'énergie en 2050 que dans un scénario tendanciel. En conséquence, les besoins restants seront couverts à 90 % par les énergies renouvelables. Priorité à l'éolien avec une multiplication par 3,5 de la puissance installée d'ici à 2020 puis encore par 2 d'ici 2050 avec 17 500 machines installées en offshore en priorité. Quant au photovoltaïque, il pourra atteindre à terme 90 TWh par an, si une politique volontariste est instaurée. Au total, l'ensemble des filières renouvelables pourront fournir jusqu'à 990 TWh en 2050, sur un total de 1100 TWh de besoins en énergies primaires, soit 90 % des besoins. Infrastructures et réseaux devront être adaptés à cette grande mutation, avec des procédés de stockage innovants, comme la méthanation par électrolyse d'hydrogène combiné à du CO2, une nouveauté de ce scénario. Le tout permettra de se passer de nucléaire : le scénario prévoit l'arrêt du dernier réacteur du parc en 2033. Le recours temporaire à des centrales au gaz est proposé comme solution de transition, dans la limite de 70 TWh par an.
Pour changer la donne, la gouvernance de l'énergie devra aussi évoluer, souligne en conclusion le document de présentation. Principe constitutionnel d'accès à une source d'énergie sûre et à un prix acceptable, loi d'orientation pour la transition énergétique et Haute Autorité indépendante de l'énergie, du climat et de l'environnement forment les trois piliers de cette nouvelle gouvernance. Trois chantiers seront alors prioritaires : rendre le pouvoir aux territoires pour une gestion locale et citoyenne de l'énergie, faire de la transition énergétique l'affaire de tous, et repenser l'urbanisme, à la recherche d'un ''mieux vivre ensemble''. Environ 60 personnes écoutaient cette intervention à la Salle municipale Joseph Reynaud de Die, la vieille de la Chaîne Humaine de sortie du Nucléaire et pour les Alternatives énergétiques.
Claude Veyret

lundi 19 novembre 2012

La Transition contre la démesure...



La démesure existentielle de notre époque
De nos jours, la limite est souvent réduite à sa connotation péjorative d’obstacle ou de contrainte qui empêche l’épanouissement de l’individu « sans limites », qui veut et peut tout, héros de notre époque hypermoderne[1] Or, la limite est essentielle pour faire exister à la fois l’identité et l’altérité : Nous ne serions pas, chacun d’entre nous, des êtres singuliers si nous ne nous démarquions pas de ce qui n’est pas nous-mêmes en persévérant dans certains traits de notre singularité, forgés au cours de notre enfance et de notre parcours personnel, par nos rencontres et notre sensibilité propre… Simultanément, accepter notre condition d’être limité par une certaine singularité, c’est reconnaître qu’on ne peut pas se retrouver soi-même dans tout, partout, et donc qu’il existe d’autres singularités, des êtres différents avec lesquels coexister et participer à la vie.
La limite relie et sépare à la fois : Elle fait exister identité et altérité à travers la relation
Or, l’individu hypermoderne, nourri par le fantasme de toute-puissance véhiculé sans cesse dans les images et les discours de notre société marchande, est un hyper-excité du désir d’être, tiraillé par la crainte du manque ; il a besoin pour se sentir vivre de se consumer à travers les multiples activités qu’il entreprend et une connexion permanente aux réseaux de communication ; angoissé au repos, il est désemparé face au vide et à l’isolement que promet notre société à ceux qui ne suivent pas le « mouvement hyperactif » et le nouveau mode de sociabilité branché ; il a un fort besoin de fusion, de pulvériser son sentiment de solitude existentielle en s’immergeant dans le mouvement fou de l’univers néo-libéral…
Mais la fusion, à l’inverse de la limite, conduit simultanément à l’anéantissement de soi-même et de l’autre, et empêche l’ouverture à l’altérité et la relation. L’ego hypermoderne est un ego foncièrement accaparateur, qui a besoin de prendre et d’avoir sans cesse plus pour se sentir exister. Cette tendance à la démesure dans le désir « d’être en prenant » apparaît en réaction au manque « d’être en se liant » : La trop pauvre vie culturelle collective[2] et le déficit de pensée écosystémique[3] ne favorisent pas la sortie de la vision dominante de l’identité individualiste, fière de ne dépendre de rien et de s’auto-définir toute seule. Elle a pour conséquences la désastreuse standardisation du monde – les egos les plus puissants imposent leur ligne unique- et la disparition de la précieuse faculté d’écoute mutuelle.
Le manque de vie intérieure attise la démesure existentielle
Le grand paradoxe de l’individu hypermoderne est d’être à la fois gonflé d’un ego démesuré, qui a sans cesse besoin de consommer le monde en se consumant, et de se retrouver telle une coquille vide quand il n’y a plus rien à prendre ; à force d’être hors de lui-même pour prendre, il n’a pas cultivé de vie intérieure, cette sphère spirituelle, imaginative et sensible propre à chacun, fondamentale pour s’ancrer sereinement dans l’existence- face notamment à sa solitude existentielle, aux aléas douloureux de la vie… mais aussi pour jouir tout simplement avec sérénité du temps qui passe au quotidien. Et cette sérénité, selon moi, vient du sentiment intime d’être relié au monde, de faire partie des grands touts du Vivant et de la culture humaine.
L’héritage judéo-chrétien peut expliquer en partie cette tendance à l’intranquillité de l’âme occidentale avec l’idée qu’il véhicule que le bonheur et le Salut sont ailleurs, qu’il faut faire ses preuves et lutter pour y accéder dans l’au-delà ; de nos jours, c’est surtout l’idéologie capitaliste et sa logique « d’accumuler pour exister » qui pèse de tout son poids- des auteurs comme Max Weber ont fait le lien entre héritage judéo-chrétien et valeurs capitalistes.
Pour contrer cette démesure existentielle, autre versant de notre manque à être spirituel, il nous faut forger une nouvelle pensée qui donne toute sa place à la conscience de l’interrelation, de ce qui relie notre singularité aux altérités, naturelles et humaines, qui nous entourent. Cette conscience de l’interrelation ne va pas sans la conscience de limites.
Quelques échos dans l’Histoire à cette réflexion sur la limite
Pour les Grecs de l’Antiquité, la mesure est un principe d’harmonie qui permet à l’homme simultanément de trouver sa place dans le monde et d’agir avec éthique : trouver une place à la juste mesure du monde permet de bien agir, car l’éthique se règle sur l’ordre du monde, qui est intrinsèquement bon et beau. Le terme grec « cosmos », du mot grec (Κοσμος), traduit en français par « univers » ou « ordre », inclut l’idée du beau en évoquant l’idée d’un tout harmonieux- le français « cosmétique » en dérive d’ailleurs. Le fronton du temple d’Apollon à Delphes soulignait l’idée que l’homme a besoin de mesure pour connaître son identité, en exhibant ces deux formules : « Connais toi toi-même » et « Rien de trop ». Les Grecs ont développé toute une pensée sur la défiguration de l’humain et le pervertissement de la société par la démesure, hybris en grec. Nous en reparlerons souvent dans les prochains articles de la catégorie concernant les réactions dans l’histoire face à la démesure.
Dans l’étymologie latine, le terme latin religare désignant la religion a donné le français relier. L’idée de sacré qui marque la religion fait référence pour les Romains au scrupule, aux limites à respecter face à la transcendance divine. L’historien Georges Dumézil nous explique que le propre des créations lexicales, en grec et en latin, dérivées de cette notion de sacré est « d’opposer deux termes, comme sacer et sanctus en latin, ou hieros et hagios en grec (…), ce qui conduit à poser dans la préhistoire une notion à double face : positive, « ce qui est chargé de présence divine », et négative, « ce qui est interdit au contact de l’homme ». La notion de sacré inclut donc à la fois l’idée d’un respect radical de la limite et l’idée d’être relié, et fait référence à au double aspect de la limite qui est lien et séparation à la fois.
Alice Médigue
[1] Je vous renvoie au concept d’hypermodernité développé en psychosociologie (Nicole Aubert, Claudine Haroche, Alain Ehrenberg ou Gilles Lipovetsky notamment) pour désigner l’évolution de notre société occidentale depuis les années 1980, marquée par le temps du court terme et de l’urgence, la désagrégation du lien social, la fragilisation de l’individu en perte de repères durables… Le monde liquide, où le processus de marchandisation du monde dilue tous les repères de sens, décrit par le philosophe polono-britannique Zygmunt Bauman.
[2] Avec ses mythes, ses histoires, ses symboles, ses valeurs, ses saveurs et autres savoirs faire, elle alimente la conscience des individus de participer d’une même société.
[3] Conscience d’être relié à l’écosystéme naturel en tant qu’une de ses parties intégrantes ; recentrage de sa vision du monde autour de la sensation et de la compréhension des dynamiques de la vie qui nous traversent et nous relient aux autres êtres et éléments du Vivant.
Je m’appelle Alice Médigue, j’ai 27 ans, et depuis quelques années déjà, je butine entre mon implication au sein d’alternatives citoyennes, des temps de lectures/écriture et de création artistique, et ces moments indispensables de reconnexion au Vivant à travers la marche, le jardinage et l’initiation à la permaculture.
Ce butinage dans la diversité des dimensions de la vie, entre tête, coeur et mains, est mon moteur, ce qui me nourrit;  l’écriture est mon fil continu contre la dispersion, le hors-temps réflexif qui me rassemble; plus qu’un métier ou une activité spécifique, c’est une façon de vivre, une manière d’apprivoiser le temps qui passe et le chaos apparent du monde. Je ne suis vraiment à ma place que dans ce butinage et ses mises en lien, c’est sans doute pour cela que la permaculture me parle autant !
Choisir dès l’adolescence une « voie scolaire » entre divers cloisonnements (« enfer-mements » comme dirait Thomas d’Ansembourg) a été une torture ; après une licence d’Histoire et un service volontaire européen en Espagne qui m’a ouvert de nouveaux horizons, je me suis plongée dans l’histoire de l’Amérique latine (Master à l’IHEAL, d’où est né mon premier livre en 2008 Mémoires latino-américaines contre l’oppression. Témoignages d »exilés du Cône sud (1960-2000)), puis dans les sciences de l’éducation à Paris 8. En parallèle de cette vie étudiante, j’ai découvert les associations d’éducation populaire (notamment de chantiers internationaux comme Solidarités Jeunesses), les squats artistiques, les AMAP et autres réseaux citoyens qui oeuvrent à la réappropriation de nos espaces-temps de vies.
Ma participation à l’Université Populaire d’ATD Quart Monde a été un déclic essentiel qui a transformé mon rapport au savoir et à ce qu’est la culture d’une société, qui s’épanouit vraiment quand elle circule par et pour tous - pas la culture avec un grand Q ! comme dirait notre ami Franck Lepage; je poursuis aujourd’hui mon désir de la faire circuler là où sont les gens, jusqu’aux plus éloignés, à travers une bibliothèque de rue dans la Drôme – terre où je m’enracine désormais.
Je continue aujourd’hui le fil de mes réflexions, notamment à travers ce blog qui j’espère vous donnera de quoi butiner!
Pour m’écrire: alicemedigue@yahoo.fr

vendredi 16 novembre 2012

Nos rendez vous de la Transition en Biovallée de la Drôme...



1- Une conférence-débat sur "Que fait votre banque de votre argent?" organisée par l'Université Populaire du Val de Drôme, par Yann Louvel,
 le vendredi 23 novembre à 18h30 à la salle des Acacias à Crest. Plus d'informations sur cette soirée :
http://amisdelaterredrome.wordpress.com/2012/11/14/banques/1-

2- Chaîne humaine contre le Nucléaire et pour des alternatives énergétique locales à Die le 25 novembre 2012
Parcours proposé pour la chaîne: place de la République, puis rue de l'Armellerie, rue Camille Buffardel, Bd Adolphe Ferrier, Bd des Ursulines, Bd du Ballon, Bd du Cagnard, Place de l' Evêché, Place de la République.
Prochains CA : Lundi 19 Novembre 18 h 30,  chez Sylvie Reynaud
Engager la transition énergétique dans le Diois
« Heureux de constater la forte mobilisation du diois pour la châne humaine du 11/03/2012 qui réclamait la sortie du nucléaire, certains ont eu la bonne idée de créer une association qui ancre localement cette dynamique »explique Marc Isoard. L’association dioise pour la transition énergétique (ADTE) est donc née cet été. « Elle a pour objectif de favoriser la transition et l’émancipation énergétique dans le diois, en solidarité avec ses voisins ; de promouvoir et mettre en œuvre toute action en faveur de la sortie du nucléaire et d’une transition au Pétrole et dérivés des Gaz et huiles de Schistes,  par : la réduction massive de la consommation d’énergie et la mise en oeuvre de systèmes de production d’énergie renouvelable compatibles avec la sauvegarde de l’environnement naturel et climatique et soutenable sur le plan social et démocratique » précise Mireille Verdet. A ces fins elle se donne pour mission d’entreprendre les actes de sensibilisation, d’éducation,  de mobilisation citoyenne; d’expérimentation de projets utiles à un changement radical du système énergétique complète Sylvie Reynaud.
Dans la mesure du possible, les actions seront conduites en lien avec les réseaux nationaux, associations ou acteurs locaux agissant en ce sens.
L’association va organiser une  chaîne humaine permettant d’affirmer sans relâche la volonté de  s’émanciper du nucléaire et des énergies fossiles  et d’engager une véritable transition énergétique le dimanche 25 novembre 2012 à Die à 14h une chaîne locale  et participe ainsi à la préparation de la grande chaîne qui aura lieu le 09/03/2013 à Paris. Le samedi 24 novembre 2012, salle Joseph Reynaud à Die à 14h 30 aura lieu une projection suivie d’une réflexion pour agir au quotidien en faveur de la transition énergétique.
Contact : Association Dioise pour la Transition Energétique (ADTE)
Tel : 04 75 21 19 10 ;

3 - "Secrets des champs" : projection-débat
Jeudi 6 décembre, 20h30, cinéma EDEN à Crest
Les plantes cultivées ont un potentiel inouï. Pour nous nourrir, elles sont capables de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour se développer, se nourrir et se défendre. Serons-nous à la hauteur de leur potentiel ?
Film réalisé par Honorine Perino, d’ADDOCS & Rés'OGM Info
Prix Libre 
; évènement s'intégrant dans le cycle (un film tous les 2 mois environ) de projection-débat entrant dans le thème de la Transition
organisé par le collectif Transition Val de Drôme
4 - La dett’scroquerie : conférence gesticulée
Samedi 8 décembre, 20h, au bar Sur les Quais, à Crest avec Désiré Prunier. Une conférence, même sur la dette, n'est pas synonyme d'ennui, surtout si elle est gesticulée.
Vous n’êtes pas convaincu ? Venez vérifier !
PRIX LIBRE

Qu’est ce qu’un territoire en Transition
Une ville ou une vallée  en transition est une ville ou une vallée dans laquelle se déroule une initiative de transition, c'est-à-dire un processus impliquant la communauté et visant à assurer la résilience (capacité à encaisser les crises économiques et/ou écologiques) de la ville face au double défi que représentent le pic pétrolier et le dérèglement climatique.
Ce processus a été développé en 2005 par les étudiants du cours de soutenabilité appliquée de l'université de Kinsale (Irlande) sous la direction de Rob Hopkins, formateur et enseignant en permaculture. La première mise en application a été initiée en 2006 dans la ville de Totnes au Royaume Uni. Depuis, le mouvement est devenu international et compte plus de 450 initiatives officielles.
L'originalité du mouvement des initiatives de transition tient en plusieurs points. Tout d'abord, la vision de l'avenir est résolument optimiste, et les crises sont vues comme des occasions de changer radicalement la société actuelle. La deuxième originalité est que le mouvement concerne la communauté dans son ensemble car c'est cette dernière qui doit porter le changement. L'action ne doit pas exclusivement venir des gestes individuels quotidiens, ni des instances politiques via la législation. C'est pourquoi le mouvement des initiatives de transition est apolitique et ne choisit pas les confrontations (manifestations, ...). Ensuite, le mouvement a développé une théorie psychologique inspirée de celle des traitements des dépendances toxicologiques pour tenter de traduire le désespoir ou le déni souvent consécutifs à la découverte du pic pétrolier et de notre dépendance au pétrole, en actions concrètes. Cette originalité semble à la source du succès que connaît le mouvement des villes en transition, mais elle suscite aussi des critiques, notamment sur le manque d'engagement politique.
La « transition énergétique » s'inscrit généralement dans une perspective d'économie circulaire et « écologiquement efficiente » (avec par exemple le recyclage complet des déchets, et l'usage d'écomatériaux) ;
La transition évoque souvent aussi une nouvelle forme du travail des métiers plus orientés vers l'utilité écologique et sociale et non sur la seule augmentation de la production.
La « transition énergétique » appelle aussi une transition vers une économie de la fonctionnalité.
Elle s'insère plus largement dans la « transition écologique et sociale » que certaines collectivités intègrent peu à peu comme objectif et nouveau modèle de développement (La Région Nord-Pas-de-Calais dispose ainsi d'une Commission « Transformation écologique et sociale », présidée par Jean-François Caron, qui peut notamment appuyer une transition énergétique sur des scénarii alternatifs produit par "Virage Énergie" avec comme enjeux « se préparer au pic pétrolier, se passer rapidement du nucléaire, lutter contre le dérèglement climatique ». La Région Île-de-France développe des actions de « conversion écologique ») ;
Jeremy Rifkin a théorisé dans les années 2000 le concept d'une 3ème révolution industrielle, bâtie sur 5 piliers qui nécessitent et permettent une transition énergétique, mais la voiture (électrique ou à hydrogène) reste un élément central de son système ;
Lester Brown propose une économie solaire (où l'énergie est d'origine photovoltaïque, éolienne, ou fournie par des moteurs à hydrogène, tout en développant le vélo…). Il propose un « plan B » (réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre) ; via un nouveau modèle énergétique et une taxe carbone à mette en place entre 2010 et 2020, pour une « 3° transition énergétique » (la 1ère étant le passage du bois au charbon du XIX°, et la 2nde le passage du charbon au pétrole au XX°) ;
Serge Latouche va dans le même sens dans son traité de la décroissance sereine en proposant une a-croissance “solaire”.