jeudi 31 octobre 2013

Démarrer un Groupe de Transition...actif, collectif et ouvert...



Démarrer un groupe
L'exemple du Diois
-Schématiquement, lancer une initiative de transition peut se découper en trois phases :
- préparation, à l'issue ou pendant laquelle se créer le groupe de départ (Diois : janvier 2010);
- sensibilisation, à l'issue de laquelle le groupe de départ se dissout pour laisser place à un groupe de pilotage plus large et plus représentatif de la population( Diois : janvier 2011) ;
- action (2012-2013 : échec pour le Diois sauf le Groupe Monnaie Locale Complémentaire dit MLC).
À Die, nous en sommes à la fin de processus, aussi nous ne parlerons que des  étapes...passées .
Un peu d'histoire…
L'initiative « Ecologie au Quotidien » porteuse du projet « Transition -Résilience » initial a été relativement facile à démarrer en 1999-2000 : le Diois est un territoire rural relativement petit, très dynamique, où il est facile de rencontrer les gens et les élus. Les initiatives écologiques et alternatives sont nombreuses, les élus sont sensibles à ces thèmes, les collectivités expérimentent, tout le monde se connaît dans ces réseaux et en dehors. Il n'a donc pas été complexe de rassembler un premier groupe de personnes prêtes à soutenir l'initiative.
Néanmoins, l'incrédulité à laquelle on se heurte quand on aborde le pic pétrolier, le choc que cela représente généralement pour les gens et l'ampleur du travail nous ont amené à procéder par étapes. Un principe nous guide depuis le début : ne pas s'adresser au public avant d'être prêts, c'est-à-dire ne pas précipiter les chose au risque de rencontrer un échec. De fait, nous avons réfléchi un an avant de lancer l'initiative en septembre 2009, et depuis nous réunissons informations et outils pédagogiques en vue de la phase de sensibilisation du public, qui débutera début avril 2010.
… et quelques conseils
- Soyez sûr(e) de votre motivation : c'est un travail de longue haleine qui vous amènera à côtoyer beaucoup de gens, avec tous les hauts et les bas des relations humaines. Un goût pour la pédagogie, l'écoute des autres et les réalisations concrètes est crucial. Une approche purement intellectuelle risque de ne pas aller bien loin. Soyez prêt(e) à partager l'aventure avec des gens très différents de vous par leurs histoires, leurs sensibilités et leurs motivations.
- Choisissez une échelle d'action cohérente et à votre mesure (commune, terroir, canton, quartier) ; commencer trop grand risque de vous épuiser et de vous éloigner du terrain.
- Commencez par rencontrer les gens qui agissent et qui ont une expérience dans l'écologie, les alternatives, la décroissance, la sensibilisation du public, la démocratie participative, l'éducation populaire. Faites-leur connaissance et faites-vous connaître. Sachez ce qu'ils font.
- La crédibilité est un facteur important : il est plus facile d'être écouté et de convaincre si l'on est reconnu ou si l'on représente une structure reconnue. À défaut de l'être soi-même, trouver un ou des porte-parole en qui les gens peuvent avoir confiance. N'hésitez pas à aller chercher ailleurs des personnes compétentes.
- Informez-vous bien sur le pic pétrolier et ses conséquences, sur les facteurs économiques et sur les différents concepts de la transition : vous aurez à vaincre l'incrédulité et à répondre à de nombreuses questions, soyez sûr(e) de vous. Il vaut mieux agir sur la base d'un bonne compréhension que sur une simple conviction.
- Quand vous sentez les choses mûres, entourez-vous de quelques personnes (au moins 3) aussi déterminées que vous à travailler sur le long terme. Soyez clair(e) sur les objectifs et l'engagement que l'initiative implique. Mettez-vous en relation avec des groupes existants pour bénéficier de leur expérience.
- Avant de vous adresser au public, mettez au point votre organisation et votre communication : de quoi allez-vous parler, comment, avec quels supports (films, diaporamas, schémas, jeux, etc.), par quels canaux (réunions, projections, articles dans les journaux, émissions de radio, etc.). Les différents publics (grand public, jeunesse, élus, entreprises) demandent des communications différentes.
- Plusieurs séances d'information, dans différents lieux et auprès de différents publics seront nécessaires avant que votre initiative commence à faire parler d'elle. Il est important de bien toucher un large public et pas seulement les convaincus.
- Armez-vous de confiance, d'ouverture et de compréhension, soyez apte à la remise en question (demandez-vous ce qui n'a pas fonctionné avant de considérer que les “autres” ne comprennent rien), n'ayez pas peur de remettre l'ouvrage sur le métier. Rappelez-vous que tout le monde est invité et que “les personnes qui viennent sont les bonnes personnes”, comme le dit Rob Hopkins. Tous les points de vue sont valables, il ne s'agit pas de convaincre les autres d'une vérité, mais de créer une dynamique dans l'ensemble de la population.
- Expérimentez. Vous trouverez certainement des choses que nous n'avons pas trouvées.
Bonne nouvelle en 2013 : le projet Transition que nous avons lancé en 2011 dans le Crestois marche avec 4 groupes actifs. Alimentation, Compostage, Energie et Mobilité.
« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »

mardi 15 octobre 2013

Les Rencontres de Die et de la Vallée de la Drôme dans 100 jours...



Les Rencontres de l’Ecologie de Die et la Biovallée de la Drôme auront lieu de vendredi 24 janvier au Lundi 03 février 2014 à Die (10 jours) et du 18 janvier au 09 février (22 jours) dans toutes la Vallée. 92 rendez vous,  180 invité(e)s, 22 lieux investis, Cinéma, Théâtre, spectacles enfants et adultes, jeux, visites de sites et fermes, exposition , ballades nature,  Conférences débats, Word café, ateliers découverte et d’échange, Forum ouvert, Théâtre de l’opprimé, temps informels et rencontres des citoyens du monde…Soirée conviviales
Le thème 2014 :« Biodiversité : Cultivons la Vie »
À l’échelle mondiale la biodiversité est menacée et certains scientifiques parlent même d’une nouvelle crise d’extinction du vivant. Pendant des siècles, les populations rurales (ben oui c’est nous) ont favorisé la biodiversité et l'ont favorisé pour assurer leur subsistance. Les agriculteurs gèrent les ressources génétiques depuis qu'ils ont commencé à cultiver des végétaux et élever des animaux. Depuis 13 000 ans environ, ils sélectionnent des variétés de plantes et des races d'animaux pour les adapter à des environnements variés et pour répondre à divers besoins nutritionnels et sociaux. L'immense diversité génétique qu'on trouve dans les systèmes traditionnels est le produit de l'innovation et de l'expérimentation passées et actuelles. La FAO a reconnu ce fait en énonçant les droits des agriculteurs, qui reconnaissent la contribution passée, présente et future des agriculteurs à la conservation, à l'amélioration et à la diffusion de cette Biodiversité.
Vitale et fragile  
L’homme utilise et manipule au quotidien la biodiversité pour se nourrir, se vêtir, se loger ou même se divertir. Indispensable à sa survie sur la planète, la biodiversité est constamment sollicitée. Mais les besoins sont en constante augmentation, les ressources naturelles s’épuisent et l’érosion de la biodiversité s’accroît. Face à ce constat alarmant, certaines institutions ont élaboré des stratégies et dispositifs de protection de la biodiversité. Préserver l’environnement reste cependant l’affaire de chacun. Si nous le voulons bien, nos modes de vie et de consommation pourraient être adaptés pour contribuer à la sauvegarde de ce trésor qu’est la biodiversité.
Cette diversité n’est pas qu’agricole….
La lutte pour la préservation de la diversité culturelle et celle de la diversité biologique sont intiment liées. À travers le monde, des milliers de cultures traditionnelles sont en voie de disparition sous la pression de la modernité. À travers la perte de ces cultures, des savoirs traditionnels, des manières de nommer le monde, de comprendre notre environnement sont perdus à jamais. L’érosion de la diversité culturelle contribue à l’érosion de la diversité biologique et inversement. Pourquoi ? Simplement parce que les cultures traditionnelles et locales sont fortement ancrées dans leur environnement et contribuent généralement à sa préservation.
Préserver l’une, c’est préserver l’autre.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) constate que nos principaux véhicules des expressions culturelles, sont menacées d’extinction et que plus de 90 % de ces langues risquent de disparaître. Ces langues traditionnelles, qui ont émergé sur des centaines d’années, sont invariablement teintées de leur environnement. Les Inuits possèdent des dizaines de mots pour nommer la glace et la neige. Des peuples sud-américains et africains peuvent nommer des phénomènes que notre science ne comprend pas toujours.
La disparition des cultures agricoles traditionnelles et leur remplacement par des cultures uniformes mènent à l’effritement de la biodiversité et de la richesse culturelle dans nombre régions du globe. Au Mexique, chaque village possédait sa variété de maïs locale.
Les pressions des trusts ont fait disparaître beaucoup de ces variétés, et par le fait même les cultures locales. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO estime que 75 % de la diversité des cultures vouées à l’alimentation et à l’agriculture a été perdue entre 1900 et 2000. Avec elles, des cultures locales se sont éteintes.
Le Diois et la Biovallée de la Drôme, un territoire sur lequel vivent des milliers d’espèces de plantes et d’animaux sauvages, jouissent ainsi d’une chance inouïe. Cette biodiversité et cette diversité culturelle doivent non seulement être protégées adéquatement, mais doivent aussi permettre d’innover et de mieux imaginer notre développement.
« D’ailleurs on est d’ici »
A une diversité de conditions climatiques, physiques, géographiques ou historiques répond une grande diversité d’écosystèmes, naturels ou anthropisés. Forêt, montagne, champ cultivé, rocher ou étang se retrouvent imbriqués les uns dans les autres, sans frontières. Etudier des écosystèmes revient à s’intéresser à l’ensemble des relations au sein des communautés d’espèces et entre ces espèces et leur environnement. La diversité des écosystèmes correspond à la variété et la variabilité des habitats et des communautés dans le temps et l’espace, mais aussi aux multiples relations qu’elles ont entre elles. Chaque écosystème change au cours du temps, soumis à une dynamique interne : mortalité et renouveau des multitudes d’espèces qui le composent.
En étant culturellement riches et ancrés dans leur environnement, les natifs et les arrivants sont les gardiens de notre diversité culturelle voire énergétique, agricole. Leurs savoirs méritent d’être valorisés puisqu’ils intègrent remarquablement les principes de développement durable. Ces femmes et hommes subissent sans cesse les assauts d’une modernité imposée et destructrice. Comme Eva Idelon, paysanne du Vercors le disait si bien : « Nous sommes passés du travail des boeufs aux avions à réaction en une génération ».
À cette modernisation rapide s’ajoute la pression du réchauffement climatique qui menace nos modes de vie. Lutter contre les changements climatiques n’est pas un choix mais une nécessité : il en va de la survie même des humains et de leur humanité.
En somme, notre diversité biologique est porteuse de diversité culturelle, et inversement. Intégrer les savoirs et  la biodiversité à notre bagage culturel devrait être tout aussi naturel que de connaître notre histoire.
Après tout, nous avons, nous aussi, des dizaines de mots pour nommer la pluie ou rêver notre futur, des centaines de lieux portant des noms autochtones, et des milliers d’années d’héritage naturel en partage avec tous ceux qui vivent et veulent préserver maintenant cette fragile terre commune. Affirmons « la valeur intrinsèque des éléments de la diversité biologique sur les plans environnemental, génétique, social, économique, scientifique, éducatif, culturel, récréatif, esthétique ». Continuellement, il nous faudra composer, combiner et conjuguer les expertises contradictoires, les intérêts des acteurs en présence, les échelles spatiales, les textes de référence de différents niveaux… Ainsi pourra être mise en place la démocratie de la biodiversité appelée de nos vœux.
En conclusion, remarquons que la notion de biodiversité qui a d’abord permis de poser les questions de nature nous invite aujourd’hui à repenser le lien de l’homme avec le monde du vivant. Faire société avec la biodiversité, tel est aujourd’hui notre défi.
  Les 3 Ecologies : personnelle, sociale et environnementale
Thèmes : Territoires en Transition, Arbre qui es-tu, Biodiversité menacée : quelles solutions ?, L’Eau, Se soigner Autrement, Etre acteur de la BioVallée, La bio peut-elle nourrir le monde ? Café Installation Paysans, Le désarmement nucléaire, Zones Humides,  l’ortie fée de la résistance, La magie des Haies, Relation Nord/Sud, Eco-Construction, Habitat léger, Eduquer Autrement, Résister c’est Créer, Les Artisans du Changement, André Gortz un visionnaire, Eco-Lieux,  La Non-Violence, Hommes et Migration, Le courage en démocratie, Entrer dans un monde de Coopération,  Le lobbying, les résistances au changement, la désinformation, le Produit Intérieur Doux, Pollinisation des savoirs, Eco-volontariat, L’écoute active, Pour éviter le krach ultime, Semences de résistance,  Flore de la Drôme,  Faune de nos jardins, Forum des acteurs de l’environnement…
Intervenants : Pierre Lorrouturou, Les poètes du Diois et Vercors,  Michèle Rivasi, Philippe Hanus, Christine Marsan, Marie Romanens, Jean Lapiana et la Maison de Gardane, Paul Quilès, Elisabeth Rivière, Marc Dufumier, Marie-Pierre de Thiersant, Marc Laimé, Simona Tersigni, Daniel Cauchy, Chantal Crenn, Cinthia Fleury,  Jean-Claude Rouchouse, Benjamin Zilberman, Jean-François Noblet, Alain Pontoppidan, Agribiodrome, Gilles Fert, Benoit Betton et PNRV,  LPO-Drôme, Rue de la Soif, Chamboul’Tout…
Ecologie au Quotidien, samedi 08 juin 2013
Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       
Vidéos des Rencontres de l'Ecologie
Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss


samedi 12 octobre 2013

Vivre simplement...

Sobriété heureuse

La maison autonome, ou comment vivre d’énergies renouvelables, d’amour et d’eau fraîche

Chercheurs en économie alternative, c’est ainsi que se définissent Patrick et Brigitte Baronnet. Installés en Loire-Atlantique, depuis plus de 30 ans, ce couple et leurs quatre enfants expérimentent un mode de vie autonome et solidaire. Dans lequel les consommations d’énergie sont divisées par quatre. Et les besoins en argent aussi. Rencontre avec des adeptes de la sobriété heureuse.
Patrick et Brigitte ont fêté leur « débranchement EDF ». C’était il y a 20 ans. On parlait alors à peine de transition énergétique, encore moins d’arrêter la moindre sacrosainte centrale nucléaire. Installés en Loire-Atlantique, ils savouraient l’accomplissement d’un de leurs objectifs : être autonomes en électricité. Aujourd’hui, une éolienne de 18 m de hauteur et de 5 m d’envergure, couplée à des piles photovoltaïques d’une surface de 6 m², leur suffisent. L’ensemble fournit assez de courant pour une famille de six personnes (ils ont quatre enfants).
Autonomie énergétique
Cette autonomie n’est possible que parce qu’ils consomment 10 fois moins d’électricité que la moyenne des Français ! Comment ont-ils réalisé cet exploit sans revenir à l’âge des cavernes ? Très simplement : le chauffage de l’eau est assuré par les rayons du soleil et celui de la maison par un poêle de masse, qui ne coûte que 200 euros de bois par an. Patrick et Brigitte ont aussi décidé de se passer de réfrigérateur. « Six mois par an, il fait plus frais sur le bord de la fenêtre que dans le frigidaire », sourit Patrick... Ils cueillent au quotidien de quoi se nourrir dans le vaste potager biologique qu’ils entretiennent depuis bientôt 40 ans.
« Alors que tout le monde montait à Paris, pour faire carrière, pour être à la mode ou dans l’espoir d’une société meilleure », Patrick et Brigitte décident d’aller à contrecourant et quittent la capitale. « L’idée, c’était de vivre en cohérence avec nos idées et l’environnement, raconte Patrick. Il ne fallait donc pas dépenser plus que ce que pouvait nous fournir la planète. Et donc revoir totalement notre mode de vie. A l’époque, on nous prenait pour de doux rêveurs. » Il commence par enseigner à mi-temps dans une ville dont il n’avait jamais entendu parler : Châteaubriant, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Rennes. « Nous avons décidé de diminuer nos salaires pour ne pas participer à la croissance, synonyme pour nous de destruction de l’environnement. Il ne peut y avoir d’écologie avec deux salaires. Le salaire est forcément lié à la production et donc à l’atteinte à l’environnement. » Radical. Mais comment vit-on à six avec un demi-salaire d’enseignant ?
Libérés de toutes créances
« Nous sommes pourvoyeurs de nos besoins, répond Patrick. L’argent couvre un quart de nos besoins. Le reste, nous le tenons de nos bras, de nos mains et de nos neurones déconditionnés. » Premier poste d’économie : le logement. La maison a été entièrement retapée par ses propriétaires. Qui n’y connaissaient rien mais ont tout appris. « Il ne faut pas craindre l’apparente complexité des techniques, quelles qu’elles soient, estime Patrick. Il faut revenir à des techniques simples, pas chères, réparables. Le chauffe-eau solaire que j’ai fabriqué il y a 35 ans fonctionne toujours ! » Patrick n’était pourtant pas chauffagiste. « J’ai observé et je me suis lancé : tous les soirs, je prenais ma douche, chaude, grâce à un tuyau jaune de plastique qui restait au soleil toute la journée. Je me suis dit, je vais remplacer ce tuyau par un serpentin noir mat, je vais l’insérer dans une sphère plate, et je vais faire serpenter un tuyau de cuivre à l’intérieur et le relier à un ballon de 200 litres. Ce n’est pas sorcier. »

Seule contrainte : disposer de temps. « Soit on emprunte beaucoup d’argent et on travaille pour rembourser. Soit on devient auto-constructeur, et on est totalement responsable de sa maison. Nous n’avons pas toutes les garanties et assurances qu’offre un professionnel. Cela dit, quand on fait soi-même, pour soi-même, en général, on s’applique. Faire soi-même permet de minimiser les emprunts, et de ne pas être obligé de travailler à temps plein. » La plus récente construction en paille, bâtie à côté de la maison autonome, a coûté moins de 25 000 euros, pour 70 m² habitables ! De quoi rendre dépressif un promoteur immobilier. « Elle est conçue comme un capteur solaire. Le soleil, en passant à travers les vitres, chauffe les « briques de terre compactées » qui accumulent les calories. La paille très isolante, à l’extérieur, prévient du froid, les murs et le plancher rayonnent à l’intérieur en chauffant la maison. »
Autonomie en eau
« Nous n’avons jamais payé l’eau, ajoute Patrick. Nous récupérons celle qui tombe du ciel, gratuitement. Elle est stockée dans des cuves souterraines et remonte dans un puits grâce à une éolienne de pompage. Nous la filtrons ensuite pour pouvoir la boire. Elle est de bien meilleure qualité que l’eau du réseau. » N’en déplaise à Veolia ou Suez environnement. Si l’on en croit les travaux de Joseph Orszàgh, chercheur belge, sur l’eau de pluie, celle-ci est bien plus légère en produits phytosanitaires que l’eau du réseau. Et elle ne contient pas de chlore. Chez la famille Baronnet, divers systèmes, tels que la pédale en remplacement du robinet pour se laver les mains et/ou les dents, permettent de réaliser d’importantes économies.
Exit aussi la chasse d’eau. « Nous avons installé des toilettes sèches, qui nous permettent d’avoir un excellent compost pour notre jardin », avance Patrick. Résultat : la famille assure consommer cinq fois moins d’eau que la moyenne des Français. Les eaux grises – issues de la vaisselle, des lessives et des douches – sont épurées par un filtre naturel : une série de bacs où poussent des plantes que l’on retrouve traditionnellement dans les zones humides et qui permettent de nettoyer l’eau. Cette alternative aux fosses sceptiques et aux mini-stations d’épuration, très chères en zone rurale, est peu onéreuse à l’installation (moins de 1000 € contre plusieurs milliers d’euros pour les systèmes classiques). Les analyses réalisées en sortie de système assurent d’une eau très bien épurée.
« Contrairement à d’autres, nous avons choisi notre vie »
« On ne souffre d’aucun manque matériel, rassure Patrick. Nous avons simplement dû apprendre à nous défaire du regard des autres et des injonctions de la société. Oui, on peut vivre sans télé, sans portable, sans vacances à l’autre bout du monde et être heureux ! Nous n’avons pas l’impression d’avoir renoncé à quoi que ce soit. Contrairement à beaucoup d’autres, nous avons choisi notre vie. Ceux qui sont dans la croissance vivent dans l’insatisfaction permanente. Ils sont malheureux de ce qu’ont les autres et qu’ils n’ont pas. Il faut donner de l’enthousiasme aux gens pour aller vers une sobriété heureuse. Je ne parle évidemment pas de misère, ni de pauvreté. » Il vaut mieux le préciser en ces périodes d’austérité forcée.
« Attention, prévient-il, il ne s’agit pas non plus de la petite maison dans la prairie. Nous ne voulons pas nous contenter de faire nous-mêmes dans notre coin les choses de façon plus intelligente. Notre projet est politique. Nous voulons donner des idées, et restreindre collectivement notre pression sur la planète. Nous avons à cœur de recréer un tissu social, d’initier d’autres manières de vivre ensemble. »
Cultiver la biodiversité humaine
De maison, le projet de Patrick et Brigitte s’est fait hameau : un couple et deux enfants vivent dans une autre maison. Ainsi qu’une autre personne. Logée dans une construction érigée sur place. Le Hameau du ruisseau, 100% autonome en énergie, irrigue peu à peu. « Ne pas être seul, c’est très important. Plus il y a de monde, plus il y a d’idées. La biodiversité humaine, c’est fondamentale pour être heureux. »
70 000 personnes sont déjà venues visiter la maison autonome. Les propriétaires ne se lassent pas de ces rencontres mensuelles. « A chaque fois, ce sont des rencontres pleines d’enthousiasme. Les visiteurs posent des questions pertinentes, les échanges sont très riches. Et l’engagement des plus jeunes nous donne vraiment espoir. Il y a aujourd’hui de nombreux chantiers collectifs. Nous ne voyions pas ça il y a 40 ans. » Le Hameau du ruisseau se fera-t-il rivière ?
Nolwenn Weiler

mercredi 9 octobre 2013

L' eau va t elle se faire rare ? Y compris dans les Alpes ?

L'eau se fait plus rare dans les rivières du sud de la France

L'eau se fait plus rare dans les rivières de la moitié sud de la France, selon une analyse publiée mardi par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) qui appelle à des actions volontaristes pour préserver cette ressource.
«Il apparaît clairement une tendance à la baisse de la ressource en eau de surface et à l'aggravation des étiages (niveaux le plus bas, ndlr) sur de vastes portions du territoire, particulièrement sur la moitié sud mais pas seulement», écrivent les auteurs de l'étude portant sur une période de quarante ans (1967-2007).
Les chercheurs de l'agence nationale de l'eau ont étudié la base de données de 236 stations hydrométriques en métropole et analysé les étiages, le début moyen et les hautes eaux.
De l'analyse des niveaux d'étiage- point le plus bas enregistré dans une année - il ressort qu'il «existe une séparation nord-sud marquée, avec une tendance à l’aggravation de la sévérité des étiages dans plusieurs régions de la moitié sud de la France, notamment dans les Pyrénées, le Massif central et le Jura, ainsi qu'en Aquitaine et sur le pourtour méditerranéen».
Concernant le débit annuel moyen de cours d'eau, l'analyse va dans le même sens: «aucune tendance significative n'est détectée sur le nord du pays» mais en revanche les chercheurs disent avoir observé «de nombreuses tendances significatives à la baisse dans la partie sud, et plus précisément dans les Pyrénées, les Cévennes et le Massif Central».
Dans les Alpes et les Pyrénées, les changements ne sont pas significatifs, soulignent-ils.
Enfin, sur le niveau maximal des eaux observé au cours d'une année, on retrouve une division nord-sud: au nord, les tendances sont généralement positives, notamment dans le nord-est, tandis que «les tendances sont généralement négatives dans la partie sud du pays».
MCD