mardi 13 août 2013

Diois Transition en pratique...

Outil n°9 : Organiser des réunions productives


Depuis 4 ans,  les Doises et les Diois, sous l' impulsion de l’Association Ecologie au Quotidien ( qui fête ses 14 ans le 21 septembre 2013 à Boulc) se sont lancés dans ce processus de "Transition".  Le chemin a été laborieux..Un groupe ( 15 personnes) sur l' Étude du Livre de ROB HOPKINS s'est évaporé dans la nature, un groupe MLC ( 30 personnes) sur la mise en place d' une Monnaie Locale Complémentaire, après 5 réunions, vivote,  un groupe (5 a 6 personnes) "autour de Wim"  a édité 2 lettres d' infos locales, souvent  déjà lues sur MédiasCitoyensDiois et enfin un groupe "Energie"  sur Saillans permet la rencontre de tous les groupes 2 ou 3 fois par an (20 personnes à Aurel, autant à Espenel  ), parfois avec les Groupes "Transition" de Crest. Enfin une association dioise pour la  Transition énergétique a vu le jour après les chaînes Humaines ( 200 à 300 personnes) contre le nucléaire, et a lancé 6 débats en Biovallée ( 3 en Diois) sur la Transition énergétique dans le sillage des projets de loi  du Gouvernement. : des réussites publiques (240 personnes)...Ce groupe ne se revendique pas du processus de Transition de Rob Hopkins ...  Défaut d'organisation, concurrence avec un tissu diois riche d’initiatives, peur de prendre des responsabilités, défiance envers les personnes ressources, peur des prises de pouvoirs imaginaires "des autres", manque de culture et formations ( Intelligence collective, prise de décision collective, écoute attentionnée, etc...) sont sans doute les causes de ces déficiences.... Et écueils. Mais revenons à nos conseils d' animation.
Rapidement, vous constaterez que les réunions se multiplient et que vous devez faire beaucoup de choses dans un temps limité. […]

Tour de table
C’est un élément-clé de toute réunion, te nous l’utilisons de deux manières. En début de réunion, nous faisons le tour de tout ce qui s’est passé dans la commission de chacun depuis la dernière réunion. Chaque personne dispose de 5-10minutes et nous évitons de l’interrompre pour engager une discussion sur ce qu’ils viennent de dire. Chacun est invité à commencer son intervention par « Comment je me sens en ce moment » et à la terminer par ce qu’ils aimeraient mettre à l’ordre du jour.
[…]

Ordre du jour ouvert
Ne préparez pas d’ordre du jour à l’avance. Le danger des ordres du jour déjà prêts est qu’ils donnent l’impression qu’« ils » ont décidé à l’avance de ce qui sera discuté et même de ce qui sera décidé. Il est d’une importance capitale que les gens n’aient pas le sentiment que quelqu’un prenne le groupe en otage. […] Sur une feuille vierge, nous écrivons les sujets et questions que les gens proposent à l’ordre du jour. Une fois la liste terminée, nous l’étudions ensemble et classons chaque sujet dans l’une des trois catégories suivantes : « doit être discuté aujourd’hui », « ce serait mieux d’en discuter aujourd’hui, mais ça peut attendre », « ça peut attendre la prochaine fois ».
Puis nous évaluons le temps qui reste et allouons une durée à chaque sujet retenu et essayons de nous y tenir religieusement. Il faut aussi tenir compte du reste de la réunion pour éviter de se séparer sur un sujet de discorde […].

Réfléchir et écouter (voir Outil n°7)
Dans les réunions aussi, faites brèves pauses quand vous abordez des sujets graves et laissez les gens ordonner leurs pensées avant de s’y attaquer. Une pause est aussi utile quand les paupières commencent à se fermer.

Un début et une fin clairs
Faites commencer la réunion par quelque chose qui en marque l’ouverture, par exemple simplement dire que la réunion est ouverte. A la fin aussi, il est bien de clore formellement la réunion.

Faire la fête !
[…] Une des meilleures façons est de manger ensemble […] Outre calmer sa faim, cela satisfait le besoin d’apprendre à se connaître dans un contexte différent.

Déroulement d’une réunion typique du groupe de pilotage de Transition Totnes

• mot de bienvenue
• tour de table où chaque personne parle pendant cinq minutes sans être interrompue pour expliquer ce qui se passe dans sa commission.
• liste des sujets que les présents voudraient voir à l’ordre du jour.
• étude de la liste et établissement des priorités […].
A la fin, choix de la réunion suivante, puis repas en commun.

  

dimanche 11 août 2013

Réduire la viande dans notre alimentation...

Alimentation végétale: l'avenir est dans le champ

L'avenir sera végétal. A l'image du soja, consommé en steack et en yaourt, la France parie sur le pois ou la luzerne, des protéines extraites de cultures encore négligées dans les champs, pour nourrir humains et animaux.
"Ce que les Etats-Unis ont su faire avec le soja, on veut pouvoir le faire avec le pois, le lupin, la féverole..." résume Denis Chéreau, pilote du programme "Improve", une plateforme d'innovation qui fonctionnera comme un centre de recherches dès la rentrée en Picardie.
Venu du groupe coopératif Téréos Syral, leader des amidons, Denis Chéreau porte depuis plus d'un an ce projet qui vient de voir le jour pour la valorisation des protéines végétales, en partenariat avec quatre groupes industriels (outre Téréos, Sofiprotéol, Siclaé et In Vivo) et l'INRA (l'Institut de la recherche agronomique) et le coup de pouce du Commissariat à l'investissement.
L'Institut mutualisé pour les protéines végétales (Improve, qui signifie aussi "améliorer" en anglais), vise un gisement potentiel de 28 millions de tonnes de protéines végétales et son promoteur, l'avenir sans limite: du steack de lupin aux aliments pour chiens et chats diabétiques, des filtres anti-UV ou et aux crèmes anti-rides en cosmétique à la chimie verte: l'avenir est dans le champ. "On sait faire déjà des élastomères à partir du gluten de blé: on dirait du caoutchouc à s'y méprendre" jure-t-il".
Le premier avantage à court terme sera de développer les cultures d'oléoprotéagineux et de protéagineux pour réduire les importations d'alimentation animale, principalement du soja
OGM  en provenance d'Amérique du Sud. Malgré les efforts de la décennie écoulée, la France importe encore près de la moitié de ses besoins (contre 70% il y a une dix ans). Mais pour convaincre les agriculteurs de développer pois ou lupin plutôt que blé ou maïs, bien mieux cotés sur le marché, encore faudrait-il valoriser ces cultures pour les rendre aussi rentables, remarque Jean-François Rous.
"On n'a plus que 130.000 hectares en pois contre 420.000 en 2011: on en a perdu les trois-quarts parce qu'ils n'étaient pas tenables économiquement. Développons des applications valorisantes et les producteurs suivront", parie-t-il. Sans nécessairement augmenter les surfaces dédiées mais en les utilisant mieux. L'essentiel des gains, selon lui, passerait par de meilleures rotations des variétés et un travail de "couvert permanent" (les champs ne sont jamais nus entre deux récoltes).
C'est d'ailleurs l'objet du "Produire autrement" et du futur "Plan Protéines" attendu d'ici la fin de l'année, note-t-on au ministère de l'Agriculture.
Répéter le succès du tofu
L'autre enjeu, poursuit M. Rous, sera d'optimiser les oléagineux comme le colza et le tournesol cultivés, eux, à grande échelle: respectivement 1,6 million d'ha de colza, soit 5 millions de tonnes environ, et 700.000 ha pour le tournesol. Une fois l'huile extraite, reste le mélange fibreux qui constitue le tourteau destiné aux animaux.
Ce sont des tourteaux riches en protéines, bien digérés par les bovins, mais pas par les porcs ni les volailles, explique-t-il. "Il faudra trouver un procédé permettant de défibrer les tourteaux. Et pour l'homme, arriver à une extraction de protéines presque pures, comme dans le tofu".
A sa connaissance, un seul programme de recherche, conduit au Canada, permet déjà de produire des protéines de colza destinées aux humains sous forme de barre énergétique. "Mais c'est très embryonnaire".
Or c'est là l'autre grand défi de l'agriculture pour le siècle. L'ONU a actualisé ses prévisions démographiques et prévoit 9,7 milliards d'humains en 2025. "Comment fera-t-on sans changer d'habitudes alimentaires?" demande Denis Chéreau.
Une population qui s'enrichit consomme davantage de protéines animales comme on le voit en Chine ou en Inde et chez la plupart des émergents d'Asie qui passent au régime carné, symbole superficiel de réussite. "Les deux tiers des productions agricoles sont déjà consommées par les animaux pour produire des protéines, contre seulement 18% par les humains".
Improve devra, selon lui, commencer par recenser tous les impacts physiologiques potentiellement avantageux des protéines végétales afin de pouvoir pousser leur utilisation dans l'alimentation humaine.
"Aujourd'hui, 60 à 70% des protéines consommées par les Occidentaux sont d'origine animale, mais les nutritionnistes conseillent un rééquilibrage à 50-50", assure l'expert. Simplement, reconnaît-il, "quand on mange un steack, on s'attend à un certain goût. Ceux du soja ont su le faire, on doit pouvoir y arriver" pour d'autres végétaux.
Improve a d'ailleurs prévu de travailler avec des chefs, en plus d'une quarantaine d'ingénieurs et techniciens.
« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »
 « Les Incroyables Comestibles du Diois »
incroyablescomestiblesdiois.blogspot.com

samedi 10 août 2013

Le WWoofing un moyen de se former...

Le wwoofing ou comment apprendre la vie des légumes pendant ses vacances

Le wwoofing, des vacances à la ferme bio, où coup de main pour déblayer donne droit au gîte et au couvert, a éclos en Angleterre dans les années 1970. En France, ce partage militant fleurit depuis quelques années…

«C’est du bénévolat pour une solution d’avenir», assure Laure. A 24 ans, cette jeune diplômée d’une école de commerce a passé une semaine à planter les choux, récolter les fraises et composer de beaux bouquets d’aromates dans la Ferme des Rufaux, une petite exploitation maraîchère 100% bio près de Rouen . Une façon originale de pratiquer l’écologie et de s’inventer «consommacteur». Et qui porte désormais un nom: le wwoofing , venu de l’acronyme WWOOF pour «Working Weekends on Organic Farms» (soit week-ends de travail dans des fermes bios) et qui essaime depuis l’Angleterre des années 1970. Aujourd’hui, le site WWOOF France revendique 950 hôtes.
Cinq heures de déblayage et cueillette par jour
A la tête avec son compagnon d’une petite ferme bio de 2,8 hectares depuis un an, Linda, une ancienne Parisienne, propose aux wwoofers de découvrir comment cultiver sans épuiser la nature. Pour les visiteurs, qui travaillent environ 5 heures (limite inscrite dans la charte du wwoofing), cette rencontre est l’occasion de s’aventurer sur des terres inconnues. «On découvre un métier parfois méprisé, explique Laure. Et on mesure leur vulnérabilité. Quand je suis arrivée, une de leurs serres avait été endommagée par un orage. Dès qu’il y a un éclat sur une fraise, c’est pour la confiture! Je trouve ça fou de découvrir à 24 ans comment et à quelle saison poussent les légumes, alors que j’ai passé mes étés à la campagne…», avoue Laure. Réapprendre à se servir de ses mains, observer de près les abeilles, goûter des légumes délicieux et méconnus, l’expérience a convaincu Laure, prête à rempiler. «J’ai été impressionnée par l’infini des possibles pour se concocter des plats à partir de betteraves – que je pensais détester- , de navets ou de fèves que je n’avais jamais goûtées…»
La transmission
Et le maître mot du wwoofing, au-delà du simple échange de bras contre nourriture et toit, reste la transmission. Un rôle que Linda prend à cœur. «Le wwoofing s’inscrit vraiment dans notre état d’esprit. Depuis le début, dans notre petite maison dans la prairie, on est en mode débrouille. Et puis c’est prenant comme métier, alors comme on n’a plus beaucoup de temps pour sortir, les gens viennent à nous. Et ça devient parfois des amis.»
Il arrive aussi que le courant ne passe pas. «On a reçu deux adolescents de 18 ans qui devaient nous aider pendant deux semaines pour avoir le droit de partir en vacances, se remémore Linda. Les gamins arrivent en mode punition. A la fin, l’un d’eux me dit "en fait le wwoofing, c’est de l’esclavage!" D’autres veulent bosser au même rythme que nous, c'est-à-dire de 9h à 20h… C’est sûr, il faut que les gens aient envie d’apprendre. Mais en général on reçoit des personnes qui se posent des questions sur l’écologie, sur l’agriculture.»
Un choix militant
Ce choix de vacances militantes étonne d’ailleurs certains, plus habitués à se faire rémunérer pour s’esquinter le dos pendant les vendanges. «C’est vraiment une expérience humaine, nuance Laure. On a aussi cuisiné, parlé de thèmes de société, joué avec les hôtes, rencontré leurs amis. Je ne me suis pas sentie exploitée. D’autant plus qu’ils ne se paient pas, ils ne sont pas du tout dans une logique pécuniaire... Mais c’est vrai que j’ai entendu parler de mauvaises expériences. Il faut garder un sentiment de liberté.»
Oihana Gabriel