mercredi 22 octobre 2014

"Disco-soupe" pour sauver les fruits et légumes de la poubelle.

Alternatiba Gironde : Pour sauver des légumes de la poubelle et cuisiner en fête : lancez une « disco soupe » !
Transformer des fruits et légumes invendus en un repas festif : voilà ce à quoi s’amusent des dizaine de disco soupes. Lancé en 2012, ce mouvement entend lutter contre le gaspillage alimentaire, sans culpabilité ni sanction mais dans une ambiance joyeuse ! Cette année, 25 000 kilos de fruits et légumes ont déjà été sauvés de la poubelle, et 30 000 repas ont été servis ! Reportage à Bordeaux, lors de la disco soupe d’Alternatiba Gironde.
L’invitation peut paraître curieuse : « Venez déguster des fruits et légumes qui allaient finir à la benne », apostrophe une affiche. Une quinzaine de personnes nettoient et épluchent des fruits et légumes pour confectionner des brochettes aux pastèques, des smoothies au melon et, plus traditionnellement, des salades ou des soupes aux choux. « Ici, c’est une cuisine participative, précise Hugo. Autour de vous, il n’y a que des bénévoles. » Une cuisine participative et festive joliment appelée « disco soupe ». Nous sommes à Bordeaux. Le village des alternatives « Alternatiba Gironde » bat son plein. La disco soupe s’active dans l’espace « objectif zéro déchet », dédié aux initiatives de récupération.

Mais d’où viennent donc ces fruits et légumes ? « Tout le contenu de ces cagettes allait être jeté », répond Aude. Ils ont été récupérés à la fin d’un marché de gros et auprès d’un supermarché bio [1]. « Nous nous rendons surtout en fin de marchés, mais pas en grande distribution, précise Sarah, une des initiatrices du mouvement Disco Soupe à Bordeaux. Le but du jeu c’est que le concept de disco soupe ne soit pas récupéré. Ceux qui donnent ne doivent pas communiquer dessus ni en faire un outil de greenwashing. » Et gare aux entreprises qui seraient tentées d’utiliser le mouvement afin valoriser de façon abusive leur image écolo : elles sont d’emblée épinglées sur le site discosoupe.org.

Open source contre greenwashing

Une fois la disco soupe prête à servir, l’heure est à la dégustation joyeuse. « Et en plus, c’est super bon ! », sourit Marie-Pauline. Lutter contre le gaspillage alimentaire, tout en rendant les gens acteurs grâce à la fête, en voilà une belle idée. Une idée sans droit de propriété et librement reproductible. « Le mouvement Disco Soupe est complètement open source », explique Sarah. Basé sur une communauté de plusieurs centaines de personnes en France et à l’étranger, ce mouvement mise sur l’autogestion, l’esprit hacker et la débrouille de ses membres. Le format de l’événement est diffusé librement afin de permettre à chacun d’organiser une disco soupe à son échelle. Une vingtaine de ces cuisines festives ont ainsi été organisées à Bordeaux depuis avril 2013. « Nous avons plus de demandes que de temps, alors nous tâchons de transmettre nos savoirs pour que ce mouvement essaime partout. »

« C’est un moment d’échange non-marchand, mais ce n’est pas non plus gratuit », explique Sarah. « Nous proposons un prix libre pour qu’il n’y ait pas de discrimination sociale, mais l’on vit entièrement des dons ». Marmites, mixers, saladiers, ustensiles... autant de matériels « chinés à Emmaüs », non jetables, et indispensables à la tenue de ce type d’événement. « Sur une Disco Soupe, nous valorisons de 300 à 700 kilos. Ce que nous ne pouvons pas cuisiner, nous le redistribuons. Lors de la dernière Disco Soupe par exemple, tout le monde est reparti avec son cageot ! »
Lancé en mars 2012, ce mouvement citoyen foisonne en France et dans le monde. De janvier à juin 2014, 180 disco soupes ont eu lieu dans 86 villes et 10 pays, soit une disco soupe chaque jour en moyenne. En six mois, 25 000 kilos de fruits et légumes ont été sauvés de la poubelle, et 30 000 repas servis par les « Discocuistots » aux quatre coins du globe. Pas étonnant que ces zones de convivialité éphémères accompagnent la dynamique Alternatiba, ces villages des alternatives festifs qui essaiment partout en France . « La transition écologique et sociale se construit dès maintenant, observe Txetx Etcheverry, un des initiateurs d’Alternatiba. Toutes ces alternatives permettent de prendre confiance en la capacité de changer les choses, à partir de là où l’on est. » A Bordeaux, ces disco alternatifs étaient plus de 10 000.
Texte et photos : Sophie Chapelle
Photo de une : Disco Soupe Bordeaux / twitter
Sur le même sujet :
  Glanage, cueillette et partage des aliments : comment éviter le gaspillage

P.-S.

Si vous souhaitez devenir bénévole pour Disco Soupe Bordeaux, vous pouvez écrire à : discosoupebordeaux@gmail.com

Notes

[1Plus précisément au MIN – le marché d’intérêt national de Bordeaux Brienne – ainsi qu’au So.bio de Pessac.

vendredi 3 octobre 2014

L' homme a tué déjà la moitié des animaux sur terre...Et il continue.

Un record de 35.000 morses se sont échoués sur une plage d'Alaska, poussés par la fonte de la banquise où ils vivent habituellement, alertant le monde une fois de plus sur les conséquences du réchauffement climatique.

Un nombre record de morses échoués en Alaska, alerte sur le réchauffement climatique

Le banc de morses échoués sur une plage d'Alaska, le 23 septembre 2014
Le banc de morses échoués sur une plage d'Alaska, le 23 septembre 2014 
Un record de 35.000 morses se sont échoués sur une plage d'Alaska, poussés par la fonte de la banquise où ils vivent habituellement, alertant le monde une fois de plus sur les conséquences du réchauffement climatique.
Sur des photos aériennes spectaculaires, des milliers de ces gros mammifères marins bruns, reconnaissables à leurs défenses et à leur moustache drue, sont serrés les uns contre les autres, évoquant une immense fourmilière, sur une plage proche de Point Lay en Alaska.
Lors d'une surveillance aérienne le 27 septembre, les scientifiques de l'USGS, l'agence américaine de recherche sur l'environnement, a repéré ce vaste banc de morses échoués, évalué à environ 35.000.
Quatre jours plus tôt, ils n'étaient que 1.500, ont expliqué des experts de l'USGS. Ce nombre, multiplié par 24 en quelques jours, «est un record», a confirmé à l'AFP une porte-parole de l'USGS jeudi.
D'après Chadwick Jay, chercheur à l'USGS, c'est «vraiment une conséquence du réchauffement climatique» et de la «diminution de la couche de glace» dans l'océan Arctique à la fin de l'été.
Les morses, de massifs pinnipèdes dont la présence au nord du Pacifique est menacée, peuvent peser jusqu'à deux tonnes.
Ils ont longtemps été décimés par les chasseurs de défenses. Leur traque à but commercial est désormais interdite.
Ils vivent habituellement en eaux peu profondes sur la glace, d'où ils peuvent facilement plonger pour pêcher des mollusques.
Avec la disparition de la banquise, ils ont trouvé refuge sur la terre ferme, d'où ils peuvent pêcher en eaux peu profondes.
«Les morses restaient habituellement hors des côtes. Depuis dix ans, nous observons des changements drastiques, avec la fonte totale de la glace dans la mer de Tchouktches, pendant des semaines voire des mois à la fin de l'été», a commenté Joel Garlich, de l'USFWS, l'organisme de préservation des animaux sauvages, lors d'une conférence de presse mercredi.

Mobilisation à Point Lay

Ces changements «devraient persister» et créent des «dangers de mortalité accrue à cause des mouvements de masse et des risques d'écrasements». Les experts de l'USGS ont ainsi déjà remarqué plusieurs dizaines de morses morts sur la plage d'Alaska.
Si les scientifiques ne savent pas encore si ce changement d'habitat des morses peut avoir un impact sur leur mortalité, ils estiment que les bébés morses sont plus fragiles sur la terre ferme.
En outre, ces animaux se fatiguent plus à chercher des proies depuis la terre ferme.
D'autres espèces ont également vu leur mode de vie perturbé par la fonte des glaces.
Megan Ferguson, de l'organisme fédéral océanographique NOAA, a également noté que davantage d'ours bruns avaient été remarqués au même endroit que d'ordinaire, et qu'à l'inverse, des baleines grises qui étaient présentes dans les environs jusque dans les années 90 avaient disparu, «signe d'un changement de l'environnement arctique».
Pour tenter de protéger au maximum les morses, les autorités et communautés de Point Lay se sont mobilisées.
«Nous avons travaillé avec les transporteurs aériens locaux et avec la FAA», l'autorité américaine de l'aviation, «pour distribuer des directives de vol sur la région», et il a été demandé aux pilotes de ne pas voler trop bas afin de ne pas effrayer les animaux et de ne pas entraîner de bousculades.
«Les gens de Point Lay évitent de faire du bateau trop près du rivage, ils ont changé leurs pratiques de pêche», ont détaillé les experts de l'USGS. Ces efforts ont pour l'instant «bien fonctionné».
Ce coup de projecteur sur ces morses et leurs mœurs intervient alors que ces pinnipèdes sont à l'affiche dans les cinémas américains grâce au film de Kevin Smith «Tusk» (défense), avec Johnny Depp, un thriller au comique absurde sur un tueur en série qui transforme ses proies en morse.
En attendant l'hiver et la reconstitution de la banquise, ces milliers de morses échoués n'ont plus qu'à fredonner la chanson des Beatles: «Je suis lui, il est toi, tu es moi, et nous sommes tous ensemble (...) Je pleure». APL